Les écosystèmes naturels – forêts, zones humides, mangroves, prairies – jouent un rôle clé dans la régulation du climat. Ils stockent du carbone, régulent les températures locales et atténuent les effets des catastrophes naturelles. En retour, le dérèglement climatique fragilise ces milieux, accélérant la disparition des espèces et la dégradation des habitats.
Un déficit de reconnaissance politique et financière
Alors que les investissements dans la transition énergétique se multiplient, la préservation de la biodiversité reste sous-financée. Selon l’OCDE, les financements publics et privés destinés à la nature sont très inférieurs aux besoins estimés pour enrayer le déclin du vivant.
La biodiversité est aussi moins visible dans les discours politiques et les plans climat. Les politiques de reforestation, par exemple, privilégient parfois des plantations d’arbres à croissance rapide au détriment d’écosystèmes riches et diversifiés. Ce manque de cohérence peut nuire aux efforts de résilience à long terme.
Des co-bénéfices à mieux intégrer
Préserver la biodiversité ne se fait pas au détriment du climat, bien au contraire. Protéger les milieux naturels contribue à stocker du carbone, à limiter l’érosion des sols, à maintenir le cycle de l’eau et à renforcer la résilience des territoires face aux aléas climatiques.
Les solutions fondées sur la nature (restauration de zones humides, agroforesterie, corridors écologiques) sont autant d’exemples d’actions qui permettent de répondre simultanément aux deux crises. Pourtant, elles peinent encore à s’imposer dans les stratégies nationales et internationales.
Faire de la biodiversité un pilier des politiques climatiques
Il est temps de repenser la lutte contre le changement climatique en y intégrant pleinement la protection du vivant. Cela implique de mieux financer les projets en faveur de la nature, de renforcer les cadres réglementaires et de mettre fin aux politiques contradictoires.
Inclure la biodiversité dans les objectifs climatiques, c’est garantir des solutions plus durables, plus équitables et plus efficaces. C’est aussi répondre à une attente croissante des citoyens, de plus en plus sensibles à l’effondrement du vivant.
En plaçant la biodiversité au cœur des politiques environnementales, nous pouvons construire des sociétés plus résilientes, capables de faire face aux grands bouleversements du XXIe siècle.