Le niveau de la mer s’élève plus rapidement dans le Pacifique qu’ailleurs

Le niveau de la mer s’élève plus rapidement dans le Pacifique qu’ailleurs
Selon un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publié le 3 septembre, l'élévation du niveau de la mer dans l'océan Pacifique est plus rapide que la moyenne mondiale, ce qui met en péril les États insulaires de faible altitude.

Au niveau mondial, l’élévation du niveau de la mer s’accélère en raison de la hausse des températures due à la combustion continue de combustibles fossiles, qui fait fondre des nappes glaciaires autrefois imposantes, et du réchauffement des océans, qui entraîne la dilatation des molécules d’eau.

Toutefois, même par rapport à l’augmentation moyenne mondiale de 3,4 millimètres par an au cours des trois dernières décennies, le rapport de l’OMM a montré que l’augmentation annuelle moyenne était « nettement plus élevée » dans deux zones de mesure du Pacifique, au nord et à l’est de l’Australie.

« Les activités humaines ont affaibli la capacité de l’océan à nous soutenir et à nous protéger et, du fait de l’élévation du niveau de la mer, elles transforment un ami de toujours en une menace croissante », a déclaré le secrétaire général de l’OMM, Celeste Saulo, dans un communiqué coïncidant avec la publication du rapport régional sur l’état du climat en 2023, lors d’un forum organisé à Tonga.

Ces hausses ont déjà entraîné une augmentation de la fréquence des inondations côtières depuis 1980, avec des dizaines de cas dans des îles comme les îles Cook et la Polynésie française, qui ne signalaient auparavant qu’une poignée de cas par an.

Ces événements sont parfois provoqués par des cyclones tropicaux qui, selon les scientifiques, pourraient également s’intensifier en raison du changement climatique et de l’augmentation des températures de surface de la mer.

En 2023, plus de 34 risques tels que des tempêtes et des inondations ont été signalés dans la région du Pacifique, entraînant plus de 200 décès, selon le rapport de l’OMM, qui ajoute que seul un tiers des petits États insulaires en développement disposent de systèmes d’alerte précoce.

Un porte-parole de l’OMM a déclaré que l’impact de la montée des eaux sur les îles du Pacifique était disproportionné puisque leur altitude moyenne n’est que d’un ou deux mètres au-dessus du niveau de la mer.

Pour sensibiliser aux dangers, le ministre des affaires étrangères de Tuvalu a prononcé un discours à la conférence des Nations unies sur le climat en 2021 alors qu’il avait de l’eau de mer jusqu’aux genoux, ce qui a fait la une des journaux du monde entier.

Le rapport de l’OMM indique toutefois que l’élévation du niveau de la mer se poursuivra pendant des siècles, voire des millénaires, en raison de l’absorption continue de chaleur par les océans profonds et de la perte de masse par les calottes glaciaires.