Les régulateurs qui ont évalué les risques liés à la nature ont constaté que la perte de biodiversité et de nature pouvait entraîner des pertes de crédit, des défaillances et des corrections de prix brutales qui posent des risques financiers pour les banques et autres institutions, indique le rapport publié le 18 juillet par le Conseil de stabilité financière (CSF).
Mais certains n’ont même pas encore évalué ces risques, selon le rapport.
Les institutions financières sont exposées au risque physique en raison de leurs investissements et de leurs activités de financement dans des secteurs liés à la nature, tels que la production alimentaire. Le CSF a déclaré que des travaux supplémentaires étaient nécessaires avant de pouvoir traduire les estimations de l’exposition financière en mesures du risque.
Les risques physiques peuvent découler de la dégradation de la nature, comme le déclin des insectes pollinisateurs essentiels à la production alimentaire ou la dégradation des terres agricoles. Ils diffèrent des risques de transition, qui résultent d’actions et de politiques visant à protéger la nature ou à en réduire les effets négatifs.
La Banque mondiale a estimé qu’un effondrement partiel de l’écosystème pourrait coûter 2,3 % du PIB mondial en 2030, certains des pays les plus pauvres étant les plus touchés.
Le Brésil, qui assure actuellement la présidence du G20, a chargé le CSF – un groupe de banques centrales, de fonctionnaires du Trésor et de régulateurs des pays du G20 – de réaliser le premier bilan des efforts mondiaux en matière de réglementation et de surveillance pour identifier et évaluer les risques financiers liés à la perte de la nature.
Le CSF a constaté que les autorités financières, y compris les banques centrales et les ministères des finances, en sont à des stades divers d’évaluation de la pertinence de la perte de biodiversité et d’autres risques liés à la nature en tant que risque financier. Certaines d’entre elles ont déjà mis en place des politiques et des orientations, tandis que d’autres ne disposent pas des données nécessaires ni des capacités suffisantes pour examiner ces risques.
L’étude précède la conférence des Nations unies sur la biodiversité COP16 qui se tiendra en Colombie en octobre et au cours de laquelle les dirigeants mondiaux seront soumis à une pression croissante pour empêcher la poursuite de la destruction d’écosystèmes clés.
« Ce rapport contribue aux discussions internationales sur la question de savoir si, et le cas échéant comment, la dégradation de la nature, telle que la perte de biodiversité, constitue un risque financier pertinent », a déclaré Klaas Knot, président du CSF.