La COP des fossiles à Dubaï
La COP28, surnommée « La COP des fossiles, » se déroule dans l’un des plus grands producteurs mondiaux de pétrole et de gaz. Les Émirats Arabes Unis, en accueillant la conférence, assurent également la présidence, un rôle clé généralement dévolu aux ministres de l’Environnement. Cependant, la nomination de Sultan Ahmed al-Jaber, ministre de l’Industrie et PDG de la compagnie pétrolière émiratie, soulève des questions quant à son impartialité. Malgré cela, les énergies fossiles demeurent un sujet central alors que les objectifs de l’Accord de Paris semblent de plus en plus hors de portée.
Les enjeux de la sortie des fossiles
Au cœur de la bataille climatique se trouve la nécessité de quitter les énergies fossiles, responsables de 48% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Les engagements actuels des États, consignés dans leurs contributions nationales déterminées (CDN), ne suffiraient qu’à une réduction de 2% des émissions d’ici 2030, bien en deçà des 43% nécessaires pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. Malgré des signaux encourageants, notamment de l’Union européenne, la sortie des fossiles reste un défi majeur, exacerbé par les ambitions limitées des COP précédentes. Pourtant, selon Arnaud Gilles, responsable Climat-Energie au WWF France : « La pression en ce sens de l’ONU, de la société civile, de la communauté scientifique est toujours aussi forte. D’après lui, « De nombreux pays ont fait de cette sortie des fossiles leur priorité pour la COP28 ». C’est notamment le cas de l’UE, qui a publié mi-octobre la position qu’elle portera à Dubaï. Elle défendra ainsi « l’élimination des énergies fossiles brûlées sans captage du CO2, avec un pic de leur consommation mondiale dès cette décennie ».
Les technologies émergentes et le fond « Pertes et Dommages »
La COP28 abordera également des questions cruciales telles que l’avenir des technologies émergentes comme la capture et le stockage du CO2. Le terme « unabated » devrait susciter des débats houleux, car il souligne la nécessité de traiter uniquement les énergies fossiles non équipées de dispositifs de capture. De plus, la question du financement, notamment la mise en place d’un fonds « pertes et dommages » de 100 milliards de dollars d’ici 2030, sera au centre des négociations. Les pays riches devront démontrer leur engagement envers les pays en développement, confrontés aux conséquences croissantes du changement climatique.
En conclusion, la COP28 à Dubaï représente un moment crucial pour la communauté internationale. La sortie des énergies fossiles reste le défi majeur, et le rôle controversé de Sultan Ahmed al-Jaber souligne les tensions inhérentes à la recherche d’un consensus. La trajectoire vers un avenir plus durable dépendra de la capacité des délégués à transcender les intérêts nationaux et à prendre des mesures audacieuses pour faire face à la crise climatique imminente.