Les associations Les Amis de la Terre, Survie, Nape, Afiego et Tasha, ainsi que 26 Ougandais, ont engagé une nouvelle procédure judiciaire contre TotalEnergies, l’une des principales compagnies pétrolières mondiales. Cette fois-ci, la demande concerne la réparation des dommages causés par les projets pétroliers Tilenga et Eacop, menés conjointement par TotalEnergies en Tanzanie et en Ouganda depuis 2017. Ces projets ont été la cible de critiques et de contestations en raison des violations des droits humains qu’ils auraient engendrées.
Les dommages causés par Tilenga et Eacop
Les plaignants affirment que plus de 118 000 personnes ont été directement affectées par les projets Tilenga et Eacop en Ouganda et en Tanzanie. Ces personnes ont subi des expropriations totales ou partielles de leurs terres, ce qui a entraîné une privation de leurs moyens de subsistance. Certains villages ont également été touchés par des inondations répétées, provoquées par la construction de l’usine de traitement du pétrole du projet Tilenga. Cette situation a conduit à des pénuries alimentaires graves dans certaines familles, qui dépendent de l’agriculture et de la terre pour leur survie.
Action en réparation contre TotalEnergies
La nouvelle procédure judiciaire vise à obtenir une indemnisation pour les dommages causés par les projets pétroliers de TotalEnergies. Les plaignants s’appuient sur la loi sur le devoir de vigilance, qui permet d’agir contre les entreprises qui manquent à leurs obligations de vigilance. Ils demandent également à TotalEnergies d’établir et de publier un plan de vigilance pour prévenir de tels dommages à l’avenir.
Les violations des droits humains et la répression
Les associations et les individus qui ont dénoncé les projets de TotalEnergies affirment avoir été confrontés à une répression féroce. Certains ont été menacés, harcelés et même arrêtés simplement pour avoir critiqué les projets pétroliers en Ouganda et en Tanzanie et pour avoir défendu les droits des communautés affectées. Cette situation soulève des questions sur la liberté d’expression et les droits des défenseurs des droits humains dans ces régions.
Protestation contre TotalEnergies à Londres
Le même jour où la nouvelle procédure judiciaire a été engagée, des militants écologistes du groupe Just Stop Oil ont mené une action de protestation visuelle devant le siège de TotalEnergies à Londres. Ils ont aspergé la façade et l’accueil du bâtiment de peinture orange et noire, pour dénoncer la participation de l’entreprise aux violations des droits humains liées à la construction de l’oléoduc Eacop. La police est intervenue et a arrêté 27 militants pour suspicion de dommages criminels et d’intrusion aggravée.
La nouvelle procédure judiciaire intentée contre TotalEnergies par des ONG et des plaignants ougandais vise à obtenir la réparation des dommages causés par les projets pétroliers Tilenga et Eacop. Les plaignants dénoncent les violations des droits humains, les déplacements forcés et les indemnisations inadéquates subies par les communautés locales. Parallèlement à cette action en justice, des militants écologistes ont mené une protestation visuelle à Londres pour attirer l’attention sur les actions de TotalEnergies. Ces événements soulignent l’importance de la responsabilité des entreprises dans le respect des droits humains et de l’environnement, ainsi que la nécessité de veiller à ce que les communautés affectées soient correctement indemnisées et soutenues.