Les militants pour le climat utilisent de plus en plus les poursuites judiciaires pour pousser les grandes entreprises à accélérer leurs efforts pour passer à une économie à faible émission de carbone. En 2021, Shell a été condamnée par un tribunal néerlandais à approfondir ses réductions prévues des émissions de gaz à effet de serre dans le cadre d’un procès intenté par des militants pour le climat.
Les entreprises françaises font l’objet d’une attention particulière en raison de la loi de 2017 qui les oblige à élaborer des plans de vigilance en matière d’atteinte à l’environnement. Le jugement dans l’affaire contre TotalEnergies, client de BNP Paribas, est attendu mardi.
En France, aucun tribunal n’a encore contraint une entreprise à changer ses habitudes sur la base de la loi de 2017.
Les trois ONG – Oxfam, Amis de la Terre et Notre Affaire à Tous – ont déclaré que le procès contre BNP Paribas vise à faire arrêter et sortir la banque française du financement des énergies fossiles, dans ce qu’ils ont qualifié de première mondiale contre une banque commerciale.
Alexandre Poidatz, responsable du plaidoyer chez Oxfam France, a déclaré que la banque « continue d’écrire de nouveaux chèques en blanc aux plus grandes entreprises d’énergie fossile sans poser de conditions pour une transition écologique sans pétrole ni gaz« .
BNP Paribas a stipulé dans un communiqué regretter le choix du litige plutôt que du dialogue de la part des groupes de défense et qu’il ne pouvait pas arrêter tout de suite le financement des combustibles fossiles.
« Nous sommes convaincus que la transition écologique est la seule voie viable pour l’avenir de nos économies« , a déclaré la banque.
« Nous nous concentrons sur notre voie de sortie des énergies fossiles, en accélérant le financement des énergies renouvelables et en accompagnant nos clients, sans qui la transition ne peut se faire. »