D’après les données provisoires du Citepa, de janvier à septembre 2022, en France, les émissions de gaz à effet de serre n’ont quasiment pas bougé (-0,3%) par rapport aux neuf premiers mois de l’année 2021.
« Ces chiffres nous inquiètent forcément mais on s’y attendait, il n’y a pas de miracle. On n’a pas du tout ait ce qu’il fallait pour diminuer les émissions », a déclaré Jérémie Suissa, le délégué général de l’ONG Notre affaire à tous, qui est à l’origine de la condamnation de l’État Français l’an passé pour « inaction climatique ».
Il souligne aussi « l’absence de politique ambitieuse en matière de transports en commun ou d’énergies renouvelables ».
Selon l’ONG, « les émissions de gaz à effet de serre ont notamment augmenté de 12 % sur les neuf derniers mois dans la production d’énergie. « Cela s’explique notamment par l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires en 2022 qui a entraîné le recours aux centrales thermiques ».
Parc nucléaire et transports mis en causes
A cause problèmes de micro-fissures, une partie du parc nucléaire français a été indisponible. C’est pour combler ce manque que le pays s’est mis à consommer autant de gaz pour produire l’électricité sur l’année 2022. Le gouvernement a même renoncé à fermer la centrale à charbon de Saint-Avold en Moselle en raison de la crise énergétique liée à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Mais la Citepa dénonce aussi une hausse de 4 % des émissions des transports : « On revient sur le mode de fonctionnement d’avant la crise Covid dans le secteur des transports, qui continue à être tendanciellement à la hausse et pour l’instant on ne voit pas de changement structurel réel », souligne un membre du Haut conseil pour le climat (HCC), Michel Colombier.
La France, mauvaise élève
Le gouvernement français, qui s’est engagé à réduire ses émissions de 40 % d’ici 2030 et d’atteindre son objectif neutralité carbone d’ici 250, peine à respecter ses engagements.
D’après le HCC, « le pays devrait doubler le rythme de baisse de ses émissions à environ -4,7 % par an sur la période 2022-2030 ».
Les ONG se disent prêtes à retourner en justice cette année si l’État Français n’agit pas suffisamment. « L’étape suivante est de demander des astreintes pour une application réelle par l’État de la décision du juge », a déclaré Jérémie Suissa.
De son côté, le ministère de la Transition écologique se dit « pleinement engagé pour tenir ses engagements climatiques », pointant des mesures de rénovation énergétique et de sobriété.
Affaire à suivre…