Après le nutri-score, qui permet de noter les produits alimentaires sur leur impact environnemental, le gouvernement se penche sérieusement sur un éco-score destiné cette fois aux produits issus du textile. Concrètement, il s’agit d’étiqueter le vêtement d’une notation comprise entre A et E basée sur plusieurs critères (émissions de CO2, toxicité du produit, consommation en eau nécessaire à la fabrication du vêtement, les effets sur la biodiversité…)
« On va pouvoir identifier ce qui compte vraiment : les matières et les process industriels de production de votre vêtement », avancent les deux ministres.
« Sauver notre planète passera par une révolution de notre dressing ! »
L’industrie de la mode est l’une des plus polluantes au monde, émettant plus de gaz à effet de serre que les vols internationaux et le trafic maritime réunis.
Et justement, l’éco-score a pour objectif de « permettre aux Français de mieux consommer, avec des vêtements qui seront bientôt plus durables, éco-conçus ».
Selon une étude Ipsos, « près de deux tiers des Français prennent désormais en compte l’impact environnemental des produits qu’ils consomment et 78 % d’entre eux ont déjà réalisé au moins ne pratique de mode durable ».
« Plus d’un consommateur sur deux a déjà acheté des vêtements de seconde main, l’idéal pour renouveler sa garde-robe à moindre coût financier et environnemental », indique Christophe Béchu. Enthousiaste, le ministre précise que « 2021 a été une année record pour le secteur de la seconde main » et que « plus d’un Français sur deux » a conscience aujourd’hui que « c’est bon pour la planète autant que pour leur pouvoir d’achat ».
Un argument que la directrice de l’association Zero Waste France nuance : « Si on a déjà 40 tee-shirts dans son armoire, il y aura toujours un impact environnemental à l’achat d’un tee-shirt supplémentaire », alerte-t-elle, inquiète des conséquences de la surconsommation mondiale sur l’environnement.
Un plan d’action d’un milliard d’euros sur six ans pour encourager l’industrie du textile et les consommateurs à accélérer le virage vers l’économie circulaire
Parmi les mesures annoncées, « une filière de recyclage des fibres textiles plus performante va être mise en place » et « des bonus financiers seront octroyés aux fabricants écoresponsables ».
De plus, le gouvernement des associations qui donnent une nouvelle vie aux vêtements et chaussures, ainsi que 150 millions d’euros pour « inciter les citoyens à faire réparer leurs articles usés. »
Le ministre est plus que jamais lucide : « Pour sauver la planète, nous ne pourrons pas seulement nous contenter de verdir le secteur et de le rendre moins polluant (…) nous devons permettre à chacun de faire des choix de consommation éclairée : de devenir un « consom’acteur ».