En 2024, l’HyBarge, un bateau d’eau douce propulsé à l’hydrogène devrait transporter « trois cents tonnes de marchandises, soit l’équivalent d’une douzain de camions ».
C’est l’ambition de Jean-Marc Samuel, marinier et patron de l’entreprise de fret fluvial L’Équipage, basée à Romainville, près de Toulouse.
Une péniche de transport silencieuse et écologique
Le développeur a équipé une barge d’une « nouvelle chaîne de propulsion, de moteurs électriques alimentés par une pile à combustible, elle-même mise en action par de l’hydrogène compressé dans des bouteilles ».
Selon lui, « il s’agit d’un automoteur au gabarit Freycinet, ces écluses de 40 mètres de large. Capable donc de naviguer sur 60 % du Réseau fluvial français ».
La péniche devrait pouvoir naviguer sur les fleuves du Nord, le Canal de Garonne entre Toulouse et Montech, un axe logistique très empruntés par les poids lourds.
L’opérateur des canaux de France (VNF) et l’Ademe (l’Agence de la transition écologique) ont accordé des fonds aux études sur l’HyBarge.
Au mois d’août 2022, Jean-François Portarrieu, député apparenté Horizons du Nord Toulousain, a souhaité attirer l’attention du gouvernement sur « ces futures péniches propulsées à l’hydrogène ».
« Ces nouvelles barges à hydrogène vert pourraient être utilisées pour le transport de certains matériaux depuis les nombreuses gravières du nord toulousain (…). Une utilisation qui pourrait s’élargir à l’enlèvement des gravats du chantier du métro, offrant une solution alternative au transport routier », a déclaré le député, convaincu par le projet.
Être convaincu-e et mieux convaincre
De son côté, Jean-Michel Lattes, le président de Tisséo est assez sceptique : « Il faut que ce soir efficace et rapide. Or la vitesse sur le cana est limitée. »
Jean-Marc Samuel réponde : « Il serait intéressant de comparer les coûts avec les camions en matière de pollution et d’encombrement des routes ».
Il ne reste plus qu’à séduire Clément Beaune, le ministre des Transports, ce jeudi 6 octobre 2022 à Paris où VNF organise un colloque « Vert le fluvial » pour accélérer la décarbonation du transport fluvial, notamment dans la perspective des JO de Paris 2024 : « J’espère bien qu’il s’arrêtera à mon stand », s’est exclamé Jean-Marc Samuel.