MapBiomas vient de rendre publiques leurs données, selon lesquelles, depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro en janvier 2019, seulement 2,17 % des alertes de déforestation sont traitées par le gouvernement brésilien.
Pour en arriver à ces conclusions, le collectif a lancé une nouvelle plateforme qui permet de croiser les données de satellites montrant l’avancée de la déforestation avec les registres d’amendes ou d’arrestations des autorités locales pour punir le déboisement illégal, notamment en Amazonie.
« Malgré l’abondance d’informations et les preuves de délits environnementaux, les actions de surveillance sont encore très loin du compte pour freiner la déforestation », a expliqué Ana Paula Valdiones, de l’Institut centre de vie (ICV), une des associations du projet MapBiomas.
Entre janvier 2019 et mars 2022, seules 13,1 % des zones boisées ont été concernées par les interventions des autorités fédérales. « Ces données montrent que l’impunité continue à régner pour ce qui concerne la déforestation illégale au Brésil », s’est insurgé Tasso Azevedo, le coordinateur de MapBiomas.
Bolsonaro favorise la déforestation
Depuis le début de son mandat, le président d’extrême droite Bolsonaro, a laissé la déforestation brésilienne augmenter de plus de 75 % par rapport à la moyenne annuelle de la décennie précédente. Un fléau environnementale qui a entraîné une recrudescence des incendies de forêt en Amazonie.
Depuis août 2019, la communauté internationale et de nombreuses ONG se sont insurgées contre sa politique et les écologistes l’accusent notamment de favoriser l’impunité des orpailleurs, des agriculteurs et des trafiquants de bois qui pratiquent en masse la déforestation illégale.
En octobre 2021, l’ONG autrichienne AllRise avait porté plainte contre le président brésilien, devant la CPI (Cour pénale internationale), pour « crime contre l’humanité ». Selon ses analyses, la déforestation s’était alors accrue de 88 % depuis l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, soit le rasage pur et simple de quelque 4 000 km² de forêt.
Mais la CPI n’avait pas donnée suite, malgré l’alerte lancée par l’ONG pour le rôle tenu par le président dans les impacts attendus sur la vie et la santé humaine à travers le monde. Plus 180 000 décès seront en effet, d’après l’ONG, à déplorer dans les années à venir.
Selon des études, la déforestation amazonienne a transformé ce puits de carbone essentiel pour la planète en émetteur net de CO2 en 2020.
Cette même année, l’Ibama, principal organe public de protection de l’environnement, n’avait dépensé que 41 % de son budget alloué à la surveillance, selon l’Observation du Climat, un autre collectif d’ONG.