C’est parce qu’elle en a eu assez des promesses politiques non tenues ou « peu impactantes » autours des questions écologiques, que Déborah Pardoa a laissé tomber son poste de chercheuse à Cambridge pour co-créer cette académie.
Plus qu’une académie basée à Marseille, Eathership Sisters, qui se prépare à accueillir sa troisième promotion depuis sa création en 2018, est surtout devenu un mouvement. Un mouvement de femmes pour les femmes et leur pouvoir écologique.
« Mer, leadership, femmes » : un triptyque écoféministe qui fait sens
« J’ai découvert la sororité, je suis passée de l’égo individualiste, après dix ans en CDI dans une grande entreprise, à un égo collectif. C’était la première fois de ma vie que je me retrouvais dans un écosystème bienveillant, et que j’ai appris aussi à prendre soin de moi », raconte Maud Jego, devenue la cofondatrice de Great Village.
Ce programme sororal et écologique a accompagné 31 sisters depuis son lancement en 2018 ; 22 entreprises ont été créées et la prochaine promotion recevra encore 24 nouvelles recrues, porteuses de projet nouveaux pour l’environnement.
« C’est incroyable, il y a vraiment un sentiment d’appartenance à quelque chose de plus grand que nous », confie l’une des actuelles sisters, parallèlement ses recherches en écologie à Grenoble.
Un programme complet
Les femmes reçues « s’engagent pour un an », explique la fondatrice et se forment « en parallèle de leur vie professionnelle ». Les deux-cents heures de formation sont nécessaires pour apprendre à monter un projet lié à l’écologie. Deux expéditions en voile et des week-ends en pleine nature sont aussi proposés par l’académie, qui a tout de même un coût : « 25 000 euros par sisters », explique la directrice. « On finance les deux-tiers en allant chercher des subventions et du mécénat. On leur demande de compléter à hauteur de 7 000 euros. On les forme à la levée de fonds, certaines arrivent à obtenir un financement auprès d’entreprises ».