« Des bâtiments qui agissent comme des arbres, captent le carbone, purifient l’air et régénèrent l’environnement ».
La promesse architecturale faite par l’équipe Skidmore, Owings & Merrill (SOM, Chicago) lors de la COP26, va au-delà des ambitions urbanistes puisqu’elle révèle un objectif écologique sans précédent : celui d’absorber du carbone, dans ce secteur du bâtiment qui génère habituellement près de 40 % de toutes les émissions mondiales de CO2.
Or, d’ici 2060, le parc immobilier mondial devrait s’étendre sur plus de 230 milliards de mètres carrés supplémentaires afin de satisfaire la demande des populations urbaines grossissantes au cours des prochaines décennies.
Séquestrer le carbone pour un environnement vert
C’est dans cette prédiction que le concept « Urban Sequoia » qui s’inspire des processus naturels et des écosystèmes, s’inscrit, envisageant des étendues de bâtiments « qui séquestrent le carbone et produisent en leur sein des biomatériaux pour créer une nouvelle économie du carbone et un environnement urbain résilient ».
Les équipes de concepteurs de SOM encadrées par Kent Jackson et Mina Hasman, à la tête du projet, ont donc présenté leur prototype d’immeuble très haut et « constructibles dès aujourd’hui » lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui s’est tenue à Glasgow en novembre 2021.
Révolution écologie
Pour Kent Jackson, le simple temps de neutralité est déjà dépassé, il est essentiel d’aller plus loin dans la réflexion pour la révolution écologique : « En optimisant la conception des bâtiments en intégrant des biomatériaux, une biomasse avancée et des technologies de capture du carbone, on peut atteindre des réductions de CO2 beaucoup plus importantes que celles obtenues en appliquant ces techniques séparément ». Selon SOM, 1 000 tonnes de carone pourraient ainsi être retenues chaque année dans son bâtiment, soit l’équivalent d’un massif forestier de 48 500 arbres.
Le prototype présenté lors de la COP26, permet de comprendre comment le cœur de la tour fonctionnerait de manière autonome, tel un réacteur capteur de carbone, et comment elle produirait de la matière organique, grâce notamment aux matériaux de construction utilisés. Pour remplacer le béton et l’acier traditionnellement utilisés, SOM propose la biobrique, le béton de chanvre, le bois et le biobéton, réduisant ainsi de 50 % l’impact CO2.
Un concept architectural applicable à n’importe quel type de bâtiments, quelque soit sa taille.
Qu’est-ce qu’on attend ?
Au bout de 60 ans, le prototype absorberait jusqu’à 400 % plus de carbone qu’il n’aurait pu en émettre durant la construction. Si toutes les villes du monde se penchaient sur ce type de construction, l’environnement bâti éliminerait jusqu’à 1,6 milliard de tonnes de carbone de l’atmosphère chaque année en circuit court.
Il n’y a plus qu’à…