La Chine, plus grand émetteur de gaz à effets de serre au monde, a exposé ses nouveaux engagements pour réduire ses émissions carbone avant 2030 et atteindre une neutralité carbone d’ici 2060.
Alors que la Cop26 s’ouvre à Glasgow ce dimanche 31 octobre 2021, ces nouveaux engagements, exposés par le président Xi Jinping sur le site de la Convention cadre des nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ne conviennent pas à tout le monde.
L’Accord de Paris, signé en 2015, stipule que le réchauffement climatique mondial doit être nettement contenu en dessous des 2 °C (si possible même sous les barre des +1,5 °C) par rapport au début de l’ère pré industrielle. Pour cela, tous les pays signataires doivent déposer tous les 5 ans une contribution nationale (NDC) revue à la hausse.
Nouveaux engagements
La précédente NDC de la Chine s’engageait à réduire son intensité carbone (c’est à dire les émissions de CO2 rapportées au PIB) d’entre 60 à 65 % d’ici 2030, afin d’atteindre son pic d’émissions « autours de 2030 ». La nouvelle NDC du pays prévoit la réduction de l’intensité carbone de plus de 65 % par rapport à 2005.
Par ailleurs, la Chine s’est engagée à porter à 25 % la part de combustibles non-fossiles dans sa consommation d’ici 2 030, contre 20 % dans sa précédente NDC, grâce, entre autre, à une augmentation de « sa capacité installée d’énergie solaire et éolienne à 1,2 milliards de kW d’ici 2030 » et une hausse de son « stock » forestier de 6 milliards de mètres cubes par rapport à 2005.
La Chine en deçà des efforts à appliquer
Ce nouvel engagement n’est pas à la hauteur de la lutte contre le réchauffement climatique selon les observateurs. Pékin a d’ailleurs précisé : « les pays développés doivent assumer leurs responsabilités historiques et continuer à prendre résolument la tête en matière de réduction d’émissions ».
L’ONU a publié ce 25 octobre 2021 un article indiquant que les engagements pris les dernières semaines par les pays signataires de l’Accord de Paris n’étaient pas encore suffisante, et que le monde allait, à ce rythme là, vers un réchauffement « catastrophique » de +2,7 °C. Pour l’ONU, les efforts et ambitions devaient être « multipliés par sept » pour atteindre l’objectif des +1,5 °C à +2 °C maximum.
Pour Li Shuo, de Greenpeace Chine, « la nouvelle NDC de la Chine jette une ombre sur l’effort climatique mondial. Au vu des incertitudes économiques internes, le pays semble hésiter à embrasser des objectifs de court terme plus forts et a manqué l’occasion de faire preuve d’ambition. Le monde ne peut se permettre que ce soit le dernier mot et Pékin doit élaborer des plans de mise en œuvre assurant un pic d’émissions avant 2025 », a-t-il tweeté.