Le pangolin est un mammifère insectivore qui habite dans les régions tropicales et équatoriales d’Afrique et d’Asie du Sud-Est. Sa particularité est d’avoir le corps en grande partie recouvert d’écailles, une caractéristique qui fait de ce timide animal mangeur de fourmis le mammifère le plus braconné au monde.
En effet, de nombreuses cultures asiatiques attribuent des vertus curatives aux écailles de pangolin. Une réputation qui cause plus de tort aux animaux que de bien-être aux hommes : malgré ce qu’affirment les traditions médicales ancestrales, cette réputation est infondée et aucune étude scientifique vient prouver cette croyance. Les écailles de pangolins sont constituées de kératine, comme les cheveux ou les ongles humains. Mais les légendes ont la vie dure, et les pangolins sont ainsi au centre d’un braconnage important.
C’est d’ailleurs une triste réalité qu’aucune loi ne semble pouvoir stopper : le pangolin est une espèce qui pourrait bien disparaitre de la surface de la terre en raison de la malveillance de l’homme. Ce ne sont en effet pas moins de 900.000 pangolins qui ont été vendus illégalement dans le monde depuis le début des années 2000.
Pourtant, le commerce de cet affectueux animal est interdit depuis 2016 par la Convention internationale sur le commerce d’espèces sauvages menacées d’extinction. L’animal, au bord de l’extinction, figure également sur la liste des espèces « en danger critique » de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Mais rien n’y fait, le pangolin est l’objet d’un trafic intensif depuis de nombreuses années.
L’Organisation Non Gouvernemental Traffic a estimé à 895.000 le nombre de pangolins qui ont été vendus illégalement entre 2000 et 2019. Pire, entre 2017 et 2019, quelques 96.000 kilos d’écailles de pangolins ont été saisis en Asie du Sud-Est (Malaisie, Singapour, Vietnam).
« Il ne passe pas un jour sans que l’on voit une saisie d’animaux sauvages en Asie du Sud-Est et souvent les volumes sont impressionnants », déplore Kanitha Krishnasamy, directrice de l’ONG Traffic
Afin que les choses évoluent, cette ONG appelle à la mise en place de sanctions plus sévères à l’encontre des trafiquants. Il s’agirait de mettre en place des mesures dissuasives fortes afin d’enrayer ce marché illégal et, surtout, freiner l’activité des plateformes permettant le commerce en ligne d’animaux sauvages.
D’autant plus que le pangolin n’est pas le seul animal à souffrir de ce commerce illégal et barbare. Ces dernières années, ce ne sont pas moins de 225.000 kilos d’ivoire d’éléphants africains, 100.000 tortues à nez de cochon et 45.000 oiseaux qui ont été saisis en Asie du Sud-Est.