Le Premier ministre australien, Scott Morrison, s’est élevé contre les manifestants écologistes mettant en garde contre un « nouveau type d’activisme radical » au « ton apocalyptique » et s’engageant à interdire les campagnes de boycott qui pourraient nuire à l’industrie minière du pays.
Ce discours a été tenu devant un auditoire du Queensland Resources Council, une organisation représentant les principaux intérêts du secteur minier dans l’État du nord-est de l’Australie. Les limites proposées pour les manifestations ont rapidement été condamnées par des groupes de défense des droits de l’homme et des activistes.
Le boycott, un puissant outil de lutte
« De la fin de l’esclavage à la fin de l’apartheid, les campagnes de boycott ont joué un rôle essentiel dans la réalisation de nombreux progrès sociaux que nous tenons pour acquis », a déclaré Hugh de Kretser, directeur exécutif du Centre pour les droits de l’homme, dans un communiqué.
Scott Morrison, ardent défenseur du président Trump, s’aligne avec le leader américain pour soutenir l’industrie charbonnière. L’Australie est l’un des plus grands producteurs de charbon au monde, le secteur fournissant environ 50 000 emplois, tout en étant responsable de manière disproportionnée des émissions de gaz à effet de serre.
Au cours de son discours, le Premier ministre a déclaré que son gouvernement examinait « des mécanismes sérieux qui peuvent interdire avec succès ces pratiques indulgentes et égoïstes qui menacent les moyens de subsistance de leurs compatriotes australiens ». Il a affirmé que « le droit de manifester ne signifie pas qu’il existe une autorisation illimitée pour perturber la vie des gens et manquer de respect aux compatriotes australiens. »
Des soutiens de personnalités aux actions de boycott
Au cours de la dernière année, de nombreuses manifestations environnementales ont eu lieu dans le monde entier, notamment les manifestations « Extinction Rebellion ». Le mois dernier, des millions de personnes aux quatre coins du monde ont pris part à un mouvement de protestation dirigé par des jeunes pour demander aux gouvernements de faire davantage pour lutter contre le changement climatique. La semaine dernière encore, de violents affrontements se sont déroulés à l’extérieur d’une conférence sur le charbon à Melbourne.
Le boycott des entreprises est l’une des nombreuses tactiques utilisées par le mouvement écologiste. Des personnalités telles que l’archevêque sud-africain Desmond Tutu figurent parmi celles qui ont exhorté les consommateurs à ne plus donner d’argent aux entreprises qui contribuent au changement climatique.