Une meilleure gestion des terres, et notamment des forêts, permettrait de générer d’importantes économies de gaz à effet de serre. L’étude indique à ce titre que l’Inde, la Russie, le Mexique, les États-Unis, l’Australie et la Colombie sont également des pays où la lutte contre la hausse des températures terrestres peut être intensifiée.
« Ces dix pays représentent environ 50% des émissions liées à l’utilisation des terres, leur action est donc essentielle », précise aux journalistes de l’AFP Stephanie Roe, auteure principale de l’étude.
Par utilisation des terres, l’équipe en charge de cette étude entend la gestion des forêts (reforestation…), la préservation et la restauration des milieux naturels (mangroves, marécages…) ainsi que les pratiques agricoles (agroforesterie, engrais, entretien des pâturages…).
Le terme forêt revêt d’ailleurs une importance capitale : les potentiels de réduction des émissions de CO2 ne sont pas uniquement identifiés dans les forêts tropicales, qui attirent beaucoup l’attention du grand public en raison de la déforestation, mais également dans les pays développés et émergents.
« Globalement, une gestion durable des terres pourrait contribuer à hauteur de 30% à l’effort de réduction des émissions nécessaires pour atteindre l’objectif de maintenir la hausse des températures en dessous 1,5°C », poursuit Mme Roe.
L’étude publiée dans Nature Climate Change contient à ce titre une feuille de route destinée à réduire de 50% par décennie les émissions de gaz à effet de serre liées à l’utilisation des terres. Les actions préconisées permettraient de supprimer 15 gigatonnes d’équivalent CO2 par an.
« Actuellement, le secteur émet 11 gigatonnes d’équivalent CO2 par an, soit environ 25% des émissions mondiales. Avec cette feuille de route, il pourrait être neutre en termes d’émissions en 2040 et un puits de carbone net de 3GtCO2e par an en 2050 », estiment les auteurs qui vise donc une baisse de près de 85% d’ici l’horizon 2050.
La majorité des réductions de CO2 se feraient via une meilleure préservation des forêts, des tourbières et des zones humides. Le reste de la baisse serait rendu possible grâce à des pratiques agricoles vertueuses et une alimentation moins carnée.
« Ces objectifs demanderont toutefois de profonds changements. La déforestation a augmenté de plus de 40% depuis 2014 et la restauration des milieux naturels n’a fait que des progrès modestes », averti en effet Charlotte Streck, co-auteure de l’étude.