Le quotidien national gabonais a relaté il y a quelques semaines une histoire cocasse. Un jeune homme résidant dans la ville de Lambaréné, chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué, a décidé de dérober deux « pointes » d’éléphant à son père afin de se faire un peu d’argent facile.
Sachant que l’ivoire se vend aujourd’hui à près de 2.000 euros le kilo sur le marché noir international, l’affaire aurait en effet pu être juteuse pour l’apprenti voleur. Mais cela ne s’est pas passé comme prévu.
Alerté qu’un jeune homme tentait de vendre illégalement de l’ivoire, un policier local s’est fait passer pour un acheteur. Et son premier objectif était bien évidemment de convenir d’un rendez-vous pour conclure la transaction.
« Quand le vendeur s’est présenté avec son produit, il ne restait plus qu’à l’embarquer », explique le quotidien gabonais. Mais l’histoire ne s’arrête pas là.
Lors de son interrogatoire au poste de police, le jeune homme reconnait que les défenses proviennent de la maison familiale : il avoue en effet rapidement les avoir dérobées à son père. Ce dernier est ainsi convoqué par la police puis présenté en compagnie de son fils devant le procureur de la République au tribunal d’instance de Lambaréné.
Comme le stipule le Code forestier gabonais, les deux contrevenants ont été inculpés pour « détention de trophées d’espèces protégées » et placés en détention provisoire.
Composé de larges zones verdoyantes, le Gabon accueille près de la moitié des éléphants vivants actuellement dans les forêts d’Afrique. Cette caractéristique a cependant une contrepartie malheureuse : la pression des braconniers ne cesse de s’accentuer.
L’Agence Nationale des Parcs Nationaux estime que ce ne sont pas moins de 20.000 pachydermes qui auraient été tués au cours de ces dix dernières années au Gabon.