Les « failles » qui perturbent le contrôle aérien sont de plus en plus courantes et font en effet augmenter dramatiquement l’impact négatif du transport aérien sur l’environnement. Effectifs insuffisants, manque d’investissement, retards récurrents, grèves des contrôleurs aériens… Autant de failles dans la bonne marche du contrôle aérien qui alourdissent le bilan carbone des avions.
Face à l’augmentation de ces failles, et pour respecter les consignes de sécurité qui leur sont données, les contrôleurs aériens n’ont d’autres choix que de contraindre les avions à patienter en vol, sur le tarmac ou au moment du décollage voire à emprunter un itinéraire bis. Autant de situation qui augmentent la consommation de carburant d’un avion et ses émissions de gaz à effet de serre.
« La situation a atteint son paroxysme l’été 2018 en raison d’une pénurie de contrôleurs aériens en Allemagne et de grèves en France. Cette année-là a été la pire année jamais vue en Europe. En moyenne un vol sur trois a été en retard et le retard moyen a été de 41 minutes », a expliqué aux journalistes de l’AFP Eamonn Brennan, directeur général d’Eurocontrol.
Selon cette organisation intergouvernementale chargée d’harmoniser la navigation aérienne en Europe, les compagnies aériennes et les aéroports se sont laissé surprendre par la forte reprise du trafic aérien en 2015, après quelques années en berne à la suite de la crise économique de 2008.
« Nous devons d’urgence réformer l’espace européen pour faire des vols plus directs, suivre des routes plus efficaces pour arriver à une réduction en émission carbone de 10% », estime Thomas Reynaert, directeur de l’association Airlines for Europe (A4E) une initiative fédérant une dizaine de compagnies aériennes excédées par les retards récurrents.
En plus de favoriser les émissions de gaz à effet de serre, ces retards pèsent sur les finances des compagnies aériennes. En cas de retard supérieur à 3 heures, elles doivent en effet payer des indemnisations forfaitaires à leurs clients.
« En 2018, la croissance du trafic a été de 3,5% et celle des émissions polluantes de 5% et cela en raison d’un schéma dépassé d’organisation du réseau européen de trafic aérien qui date de près de 50 ans », déplore M. Brennan qui estime que « la fragmentation du ciel européen où les frontières entre États perdurent est une autre absurdité ».