« Karen Uhlenbeck reçoit le prix Abel 2019 pour son travail fondamental dans l’analyse géométrique et la théorie de jauge qui a radicalement modifié le paysage mathématique. Ses théories ont révolutionné notre compréhension des surfaces minimales, telles que celles formées par des bulles de savon, et des problèmes de minimisation plus généraux en dimension supérieure », s’est félicité Hans Munthe-Kaas, le président du comité Abel.
Karen Uhlenbeck est une américaine de 76 ans qui présente plusieurs flèches à son arc. Elle est en effet en poste dans plusieurs universités américaines prestigieuses : elle est en effet maître de recherche universitaire invitée à l’université de Princeton, professeure associée à l’Institute for Advanced Study de Princeton et professeure émérite à l’université d’Austin au Texas.
Cette native de Cleveland a permis d’élaborer « des outils et des méthodes d’analyse qui font dorénavant partie de la boîte à outils de tout géomètre et analyste », a précisé l’Académie norvégienne des Sciences et Lettres.
En décrochant le prix Abel de mathématiques, une distinction créée en 2003 par le gouvernement norvégien afin de compenser l’absence d’un Prix Nobel mathématiques, Karen Uhlenbeck entre dans le club restreint des femmes qui ont décroché une récompense scientifique.
Selon les informations fournies par le site des Nobels, seulement 19 femmes ont été lauréates du prix Nobel en physique, chimie et médecine entre 1901 et 2018 (sur 607 lauréats au total). La médaille Fields, une autre récompense mondiale de mathématiques, n’est revenue qu’une seule fois à une femme. Il s’agit de Maryam Mirzakhani en 2014.
Karen Uhlenbeck a été la première mathématicienne élue à l’Académie nationale des sciences. En 1994, elle fonde le « Programme pour les femmes et les mathématiques » à Princeton.
« Je suis consciente d’être un modèle pour les jeunes mathématiciennes. Mais c’est difficile d’être un exemple, car ce qu’il faut vraiment faire, c’est montrer aux étudiants combien les gens peuvent être imparfaits et réussir malgré tout… Je suis peut-être une merveilleuse mathématicienne, et célèbre pour cela, mais je suis aussi très humaine ».