Il faut en effet savoir que de nombreux produits de consommation courante présentent des composés chimiques soupçonnés de perturber notre système hormonal. Tickets de caisse, peintures, vêtements, jouets pour enfants, produits phytosanitaires… Ces produits sont encore trop peu connus mais la liste des effets qui leur sont attribués s’allonge de jour en jour (problème de fertilité et de croissance, favorise le développement de cancers…).
La France a été épinglée sur ce sujet il y a un an, lorsque qu’un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a estimé que le gouvernement n’avait jusqu’à présent pas mis en œuvre les moyens suffisants pour mieux surveiller et étudier ces produits possiblement toxiques. Une démarche qui avait pourtant été convenue dans la première « Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens » (SNPE) de 2014.
Alors que la seconde SNPE est en consultation publique jusqu’au 8 février prochain, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) s’est engagés à publier d’ici 2021 une liste de perturbateurs endocriniens. Ces derniers seront classés selon leur degré de dangerosité (suspecté, présumé, avéré).
« La première phase, c’est de tenir à jour une liste exacte de ce qu’on appelle un perturbateur endocrinien, puisqu’il y a aujourd’hui encore des flous sur certaines molécules, et des débats à l’échelon international », a déclaré la ministre de la Santé Agnès Buzyn. « Nous n’avons pas encore la preuve scientifique de toute la toxicité de chacune de ces molécules, donc il est important, au fur et à mesure, d’alimenter les connaissances pour que les Français puissent eux-mêmes être acteurs de leur santé et se protéger progressivement, s’il apparaît qu’un risque est avéré ».
Le gouvernement prévoit également la création d’une plateforme en ligne dès cette année. Ce site d’information grand public vise à mieux renseigner le public sur les produits chimiques mais également à favoriser une meilleure formation des personnels de santé.
« Le site internet qui va être créé sur les perturbateurs endocriniens, sera tenu par l’Agence de santé publique, et mis à jour régulièrement, avec notamment des consignes à tenir. On commencera par les populations les plus vulnérables, les femmes enceintes, les enfants, mais petit à petit on élargira à tous les publics », a expliqué Mme Buzyn.
Les ONG ont bien évidemment salué l’initiative du gouvernement qui va plus loin que la législation européenne. Cette dernière exclut notamment les produits suspectés et ne recense pas les produits phytosanitaires et biocides. Ces mêmes ONG regrettent cependant l’absence d’étiquetage de produits nocifs, un système qui aurait véritablement permis plus de transparence et donc une meilleure protection des consommateurs.