Monsanto a en effet déposé un « avis d’appel » auprès de la justice américaine. Il s’agit de la première étape d’une démarche juridique visant à contester sa condamnation à payer des dommages et intérêts à Dewayne Johnson, un américain de 46 ans atteint d’un cancer pour avoir régulièrement était en contact avec le Round Up, un herbicide contenant du glyphosate (une substance controversée en raison de ses effets néfastes sur le corps humain).
La ligne de défense de Monsanto reste inchangée : le groupe agrochimique réfute l’existence de lien de cause à effet entre l’utilisation du Round Up et le développement du cancer. Pire, le groupe américain va publier dans les mois à venir une « plateforme de transparence en ligne » pour tenter de convaincre le public et la justice de l’innocuité du glyphosate.
« Les données scientifiques présentées lors du procès ne soutiennent pas la conclusion d’un lien certain entre le Glyphosate ou le Roundup et le cancer de M. Johnson », a réaffirmé sans aucun scrupule ni aucune honte Monsanto dans un communiqué de presse officiel.
Pourtant, le 10 août dernier, un jury populaire de San Francisco a condamné le groupe Monsanto coupable d’avoir dissimulé le caractère potentiellement cancérigène du glyphosate. Dénonçant la malveillance des dirigeants de Monsanto, la justice américaine reconnaissait également que les désherbants Round Up et RangerPro « avaient considérablement contribués à la maladie de Dewayne Johnson ».
Condamnée à une lourde amende de 289 millions de dollars de dommages et intérêts, Monsanto avait demandé à Suzanne Bolanos la tenue d’un nouveau procès. Une demande rejetée par la juge de San Francisco mais qui a cependant consenti à une réduction des dommages punitifs (78,5 millions de dollars).
Dewayne Johnson avait accepté cette réduction afin « d’éviter le poids d’un nouveau procès » et de voir de son vivant la résolution finale de ce dossier.
Ce procès était le premier à mettre sur le banc des accusés les produits de Monsanto contenant du glyphosate. Rien qu’aux États-Unis, ce ne sont pas moins de 8.000 procédures juridiques qui ont été lancées contre le Round Up et ses dérivés. Particulièrement controversé, le glyphosate a été classé en 2015 dans la liste des « cancérigène possible » par l’Organisation Mondiale de la Santé.