Dans un rapport publié il y a quelques jours, la Cour des comptes estime en effet que l’Union Européenne ne protège pas suffisamment ses citoyens contre les effets nocifs de la pollution atmosphérique. Pire, une majorité d’États membres de l’Union Européenne ne « respectent toujours pas les normes » en la matière.
« Au cours des dernières décennies, les politiques de l’UE ont contribué à faire diminuer les émissions, mais la qualité de l’air ne s’est pas améliorée au même rythme, et les effets sur la santé publique restent considérables », a expliqué Janusz Wojciechowski, auteur en charge de ce rapport au sein de la Cour des comptes.
En raison des effets de la pollution atmosphérique, les citoyens européens qui vivent dans des pays comme la Bulgarie ou la Hongrie « perdent » en moyenne plus d’années de vie en bonne santé que des personnes qui vivent en Chine ou en Inde. Des données relativement surprenantes quand on les met en corrélation avec le bilan carbone désastreux de ces deux pays asiatiques.
« Les normes de qualité de l’air de l’UE ont été fixées il y a près de 20 ans, et les auditeurs ont observé que certaines d’entre elles sont à la fois nettement moins strictes que les lignes directrices de l’OMS et trop peu contraignantes au regard des dernières données scientifiques », expliquent les auteurs du rapport de la Cour des comptes.
En ce qui concerne la mise en application des normes européennes en matière de pollution atmosphérique, le rapport constate que les contrôles de la Commission se heurtent à certaines limites. Les actions en justice lancées par Bruxelles ces derniers mois se sont par exemple avérées insuffisantes pour freiner les dépassements des valeurs limites.
« La plupart des Etats membres ne respectent toujours pas les normes de qualité de l’air de l’UE et n’agissent pas avec une efficacité suffisante pour améliorer la qualité de l’air », déplorent la Cour des comptes.
Les auteurs du rapport préconisent donc une action plus efficace de la part de la Commission Européenne notamment via « une actualisation de la directive sur la qualité de l’air ambiant » ainsi que par le renforcement des actions de sensibilisation et d’information du public.