« Nous soutenons avec force le moratoire global sur la pêche commerciale à la baleine et nous nous opposerons vigoureusement à tout effort pour saper le processus qui le soutient. La science est claire : on n’a pas besoin de tuer des baleines pour les étudier », a déclaré Julie Bishop, ministre australienne des Affaires étrangères.
Le Japon plaide depuis de nombreuses années sur un assouplissement du moratoire de la CBI sur la chasse aux grands cétacés. Il faut en effet savoir que Tokyo fait peu de cas des accords internationaux et continue de tuer en toute impunité des baleines dans le cadre d’un prétendu programme de recherche scientifique. Dans les faits, la chair des baleines finit en réalité sur les étals des poissonniers.
Selon les dires d’un fonctionnaire en charge de la chasse à la baleine à l’agence des pêches du Japon, Tokyo prévoit de rediscuter certains quotas lors de la prochaine réunion de la CBI en septembre au Brésil. Et notamment de soumettre à débat l’instauration d’un quota de pêche pour les espèces dont les stocks sont reconnus comme sains par le comité scientifique.
La ministre australienne des Affaires étrangères a clairement indiqué que son pays s’opposerait à toutes tentatives visant à « changer le système de vote » ou à établir des limites pour les prises commerciales.
« Lors de la réunion de la Commission en septembre, l’Australie en appellera aux Nations partageant la même vision pour rejeter la proposition japonaise », a rajouté Mme Bishop qui souhaite un soutien plus important des nations ayant la même vision que celle de l’Australie.
Signataire du moratoire sur la chasse à la baleine, le Japon utilise une faille pour poursuivre ses activités : le texte autorise en effet la chasse aux cétacés à des fins scientifiques. La Cour internationale de Justice n’est cependant pas dupe : elle a sommé le Japon en 2014 de stopper ses campagnes de chasse en Antarctique car elles ne correspondent pas aux critères scientifiques requis.
Si la campagne de 2015 a bien été annulée, celle de 2016 a bien eu lieu. Lors de la campagne de 2018, les pêcheurs japonais ont tués plus de 333 baleines. Parmi elles, 122 mammifères étaient en période de gestation.