C’est en 1963 que les autorités britanniques ouvrent officiellement au public la vaste serre de Temperate House. Située dans l’ouest londonien, ce célèbre monument de verre et de fer forgé dessiné par l’architecte anglais Decimus Burtonpour, abrite des espèces végétales originaires d’Afrique et d’Australie, mais également d’Asie et d’Amérique.
Tout aussi majestueux soit-il, le monument doit fermer ses portes en 2013 pour être remis à neuf. « Il y avait de la rouille partout, toute la peinture s’écaillait », explique Andrew Williams, chef de ce projet de rénovation dont le coût s’élève à plus de 46 millions d’euros. Au programme : raviver les colonnes de fer en peinture, installer un nouveau système de ventilation et moderniser le chauffage grâce à une chaudière biomasse.
Ce chantier de restauration a nécessité le déplacement des nombreuses espèces de la serre, pour la plupart transférées temporairement dans les pépinières du jardin botanique entre 2012 et 2014. Au moment de la réouverture du Temperate House, ce ne sont pas moins de 1.500 espèces qui vont reprendre racines dans la serre. « Il nous faudra environ neuf mois pour remettre toutes les plantes en place », estime Scott Taylor, responsable du lieu.
Le déménagement n’aura pas été sans douleur. « Nous avions un gros Jubaea [un parlmier, ndlr] qui avait 160 ans. Nous avons débattu très, très longtemps de ce que nous pouvions faire, mais il aurait fini par défoncer la verrière. Il n’aurait pas été possible pour une plante ayant grandi durant 160 ans à l’intérieur d’être déplacée. Nous avons donc perdu un vrai gros spécimen, c’est triste », regrette M. Taylor.
« Notre principale motivation pour la réouverture, c’est la flore rare et menacée », se réconforte cependant Scott Taylor. Parmi la cinquantaine d’espèces rares qu’abritera la serre, certaines ne se trouvent même plus à l’état sauvage dans la nature. L’Encephalartos woodii d’Afrique du Sud, par exemple, est un cycas dont un seul exemplaire a été découvert dans la nature.
« Tous ceux qui ont travaillé ici sont vraiment fiers, et maintenant vous voyez les plantes revenir, c’est un endroit fantastique », se félicite Andrew Williams.