« Nous avons considéré que ce n’était pas à l’Etat de continuer à subventionner le vélo électrique dans la mesure où, quand il l’avait fait, les collectivités locales ne le faisaient pas. Maintenant, beaucoup de collectivités locales le font », s’est expliqué M. Darmanin au micro de RTL.
La prime à l’achat d’un vélo électrique a été instaurée par Ségolène Royal, ancienne ministre de l’Environnement et de l’Energie, le 19 février 2017 afin de soutenir ce moyen de transport totalement respectueux de l’environnement. Le montant de cette prime pouvait s’élever jusqu’à 200 euros, soit environ 20% du prix d’achat moyen d’un vélo à assistance électrique. Elle ne concernait cependant que les vélos n’utilisant pas de batterie au plomb.
Le ministère de la Transition écologique a précisé que ce dispositif de soutien serait supprimé à compter du 1er février 2018. Le cabinet de M. Hulot estime en effet que cette prime, qui a permis de donner une impulsion à la filière naissante des vélos électriques, est aujourd’hui devenue obsolète. Le soutien à la filière des vélos à assistance électrique incombe désormais aux collectivités locales. Ces dernières ont d’ailleurs introduit des primes et subvention pour prendre le relaie et soutenir la croissance de ce moyen de transport.
Les professionnels reconnaissent que cette prime a eu un effet bénéfique à la pérennisation de leur activité. « [La prime à l’achat a eu] un effet de surprise assez déstabilisant pour l’industrie, qui n’avait pas été anticipé, mais au final était resté positif. Ça a eu un effet dynamisant, entraînant des ruptures de stock », explique Grégory Trébaol, directeur général du groupe Easybike, aux journalistes de l’AFP.
Cette aide gouvernementale a dopé les ventes de vélos à hauteur de 15 à 20%. Et cela ne va pas s’arrêter : M. Tréabol s’attend à un effet de « surconsommation » jusqu’à la fin de la prime le 31 janvier 2018.
L’annonce du ministre des Comptes publics a bien évidemment suscité une vive réaction du côté des élus verts, qui déplore un très mauvais signal pour le développement des modes de déplacement « plus doux ».
« Abandonner le soutien au développement du vélo à assistance électrique en plein débat des Assises de la mobilité est inquiétant et incompréhensible », a déclaré sur son compte twitter Christophe Najdovski, maire-adjoint de Paris chargé des transports et de l’espace public.
« Quelle incohérence d’annoncer un bonus pour changer de voiture et supprimer la prime pour les vélos électriques », a pour sa part déclaré David Belliard, coprésident des élus écologistes de la capitale, fustigeant ainsi cette décision paradoxale.