« Le parc d’Al-Hoceïma, c’est 40 kilomètres de falaises de 600 mètres de haut! Bien plus que les calanques de Marseille », explique plein d’enthousiasme Houssine Nibani, président de l’Association de gestion intégrée des ressources (Agir), fortement impliquée dans la conservation de ce parc naturel.
Avec ses 48.460 hectares de superficie (dont 19.000 hectares de zone marine), le parc national d’Al Hoceïma est la plus importante aire protégée de la côte méditerranéenne du Maroc. La partie terrestre est parsemée de villages berbères alors que la façade maritime offre des roches à pics et une eau bleue translucide. Un cadre paradisiaque qui attire chaque été le roi Mohammed VI.
« Ces falaises qui se jettent à pic dans la mer offrent un échantillon remarquable de la biodiversité du pourtour méditerranéen. Dans une mer saturée comme la Méditerranée, il est rare d’en avoir un préservé comme ça sur 40 kilomètres », explique Mohamed Jabran, directeur du parc.
C’est pourtant au cœur de cette nature exceptionnelle que disparaît, en 2004, le dernier phoque moine en raison de la pression constante des activités humaines sur son milieu naturel. Soucieux de ne pas réserver le même sort au balbuzard, les autorités marocaines décident donc de prendre le problème à bras le corps et de créer le parc national d’Al Hoceïma.
Il faut dire que ce majestueux rapace, inscrit sur la liste rouge des espèces en danger de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), affectionne particulièrement les aspérités des falaises pour établir son foyer. Une trentaine de balbuzards nichent actuellement dans la roche des falaises de l’Al Hoceïma : ces individus constituent une des plus grandes concentrations au monde de cette espèce.
Le Haut-Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification, qui gère le parc depuis sa création, a mis en place un plan de développement jusqu’à l’horizon 2019. L’objectif est de favoriser le développement de la région par le biais du tourisme mais également de « sensibiliser les touristes à la fragilité du parc et de canaliser le flux d’estivants ».
Dans un nord marocain où la construction des infrastructures est parfois caractérisée par un anarchisme précipité, en raison des hordes de vacanciers qui débarquent par la saison estivale, le parc national d’Al Hoceïma peut se révéler être un atout important pour la Maroc. « À condition », estime le directeur du parc, « d’éviter un tourisme de masse ».