Ce rapport a été mené par des chercheurs de l’université du Queensland, en Australie, qui se sont basés sur des données chiffrées issues de 136 études, concernant plus de 120 espèces de mammifères et 569 espèces d’oiseaux. Les auteurs du rapport se sont penchés sur des données telles que l’évolution démographiques et le taux de reproduction de ces espèces, avant d’étendre leurs constats aux espèces menacées listées par l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que les conclusions de l’étude n’appellent pas à l’optimisme : les dommages sont déjà en cours pour « un grand nombre » de familles d’animaux. Plus concrètement : sur les 873 espèces de mammifères listées, ce ne sont pas moins de 414 (soit 47%) qui répondent de manière négative aux effets du réchauffement climatique. Pour les populations d’oiseaux, ce phénomène concerne 298 espèces (soit 23,4%).
À titre d’exemple, le rapport cite les éléphants et les primates. Il s’agit des animaux les plus touchés par le réchauffement climatique en raison de leur processus de reproduction relativement long et de leur capacité d’adaptation aux mutations de leur environnement plus lente que d’autres espèces.
« Les efforts de recherche et de préservation devraient s’intéresser plus aux impacts -ici et maintenant- du changement climatique » et non plus aux prévisions quant à l’avenir des espèces menacées. « Une action significative doit être entreprise dès maintenant pour enrayer l’extinction des espèces. Le changement climatique n’est plus une menace à venir », explique James Watson, co-auteur de l’étude et membre de la Wildlife Conservation Society, pour attirer l’attention du grand public quant à l’urgence de la situation.
Les animaux les plus menacés évoluent dans des régions tropicales dont l’impact du réchauffement climatique rend encore plus instable l’équilibre des écosystèmes. Le changement climatique impacte par exemple les animaux en limitant leur accès à l’eau ou à la nourriture, en favorisant l’apparition de bactéries infectieuses ou en diminuant la qualité de leur habitat.
Beaucoup de nations ont pris conscience de l’urgence de la situation, comme le prouve la signature de l’accord de Paris pour le climat en décembre 2015. L’objectif de cet accord est de limiter à 2°C le réchauffement des températures terrestres par rapport à la Révolution industrielle. Les auteurs de l’étude estiment que cette limite est encore trop élevée, et que les engagements nationaux sont insuffisants.