Alors que le charbon et le pétrole sont progressivement abandonnés, le gaz naturel reste largement utilisé en Europe. Il représente près de 24 % de la consommation énergétique du continent, selon Eurostat, et continue de chauffer les logements, alimenter l’industrie et produire de l’électricité. Or, le gaz reste une énergie fossile, dont l’extraction, le transport et la combustion contribuent aux émissions de gaz à effet de serre.
Certains pays, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, ont amorcé une réduction de leur consommation de gaz, en partie accélérée par la guerre en Ukraine et la baisse des importations russes. La France, elle, reste encore très dépendante de cette énergie pour le chauffage domestique et certaines industries.
Une transition technique et sociale complexe
Remplacer le gaz par des alternatives bas-carbone n’est pas chose aisée. La pompe à chaleur, l’électrification des usages, ou encore les réseaux de chaleur renouvelable sont autant de solutions existantes, mais dont le déploiement reste lent et coûteux. Le remplacement des chaudières à gaz, par exemple, implique des travaux importants dans de nombreux logements.
Les collectivités et les entreprises doivent aussi adapter leurs infrastructures. Dans certaines régions, des réseaux de chaleur basés sur la géothermie ou la biomasse se développent, mais leur portée reste encore limitée.
Des débats sur le rôle du gaz “de transition”
Le gaz naturel est parfois présenté comme une énergie de transition, moins émettrice que le charbon. Mais cette vision est de plus en plus critiquée. Le méthane, principal composant du gaz, est un gaz à effet de serre très puissant. Les fuites lors de son extraction ou de son transport accentuent son impact climatique.
L’Union européenne a intégré le gaz dans sa taxonomie verte sous certaines conditions, ce qui a suscité de vives controverses. Beaucoup d’ONG et de chercheurs appellent à une sortie plus rapide du gaz, pour éviter l’effet “d’enlisement” dans une énergie fossile.
Pour sortir du gaz, il faudra combiner politiques publiques ambitieuses, investissements massifs, accompagnement des ménages et volonté politique forte. Une équation complexe, mais incontournable dans la trajectoire climatique européenne.