La France affiche régulièrement ses ambitions en matière de recyclage, en particulier sur les emballages plastiques. Depuis 2022, les consignes de tri ont été simplifiées pour permettre à tous les foyers de trier tous les types d’emballages plastiques. En parallèle, des campagnes de sensibilisation et des investissements ont été déployés pour améliorer les performances de tri et de traitement.
Des performances encore très limitées
Pourtant, les chiffres restent décevants. Selon Citeo, moins d’un emballage plastique sur trois est effectivement recyclé. La majorité est incinérée ou enfouie. Les plastiques souples, comme les films, barquettes ou sachets, sont particulièrement difficiles à recycler. Leur faible valeur économique, leur composition hétérogène et la complexité du tri freinent leur valorisation.
Les industriels avancent l’argument des plastiques recyclables, mais entre la théorie et la réalité, l’écart est grand. Beaucoup d’emballages, même s’ils sont techniquement recyclables, ne le sont pas dans les faits à cause de l’absence d’infrastructures adaptées ou de débouchés pour les matières recyclées.
Vers une approche plus globale
L’objectif fixé par la loi AGEC de 100 % de plastiques recyclés en 2025 paraît aujourd’hui inatteignable. Pour y parvenir, il faudrait des changements structurels : repenser la conception des emballages, généraliser les plastiques mono-matériaux, renforcer la responsabilité des producteurs, et soutenir le réemploi là où il est pertinent.
La solution ne peut pas reposer uniquement sur les consommateurs. C’est toute la chaîne de production, de distribution et de traitement qui doit évoluer. Car recycler reste une réponse en bout de chaîne. La priorité reste la réduction à la source, par la sobriété, l’innovation et la réglementation.