L’artificialisation désigne la transformation de terres agricoles, naturelles ou forestières en surfaces imperméables, comme des bâtiments, routes ou parkings. Elle est l’une des principales causes de l’érosion de la biodiversité, de la perte de terres agricoles et de l’aggravation du risque d’inondation.
Des tensions entre impératifs écologiques et dynamiques locales
Malgré son intérêt écologique, l’objectif ZAN suscite de nombreuses crispations, notamment dans les territoires ruraux et périurbains. Certaines communes dénoncent une atteinte à leur autonomie, craignant un gel du développement local, notamment pour la construction de logements ou d’équipements publics.
Les élus locaux réclament davantage de souplesse, en particulier pour les communes qui ont peu artificialisé jusqu’ici. En réponse, l’État a prévu une “enveloppe nationale de droit à l’artificialisation”, redistribuée entre les collectivités. Mais sa mise en œuvre reste complexe et inégale selon les territoires.
Quels leviers pour respecter l’objectif ?
Pour tenir ses engagements, la France devra revoir en profondeur ses politiques d’aménagement du territoire. Il s’agira de densifier les zones déjà urbanisées, de reconvertir les friches, de stopper les implantations de zones commerciales en périphérie, de soutenir la rénovation plutôt que la construction neuve, et de renforcer les outils de planification territoriale.
Un accompagnement renforcé des collectivités est également nécessaire, avec une clarification des règles et des investissements dans l’ingénierie territoriale pour favoriser les projets sobres en foncier.
Un indicateur clé pour la transition écologique
Le ZAN constitue un marqueur fort de la transition écologique. Réduire l’artificialisation, c’est préserver les terres agricoles, lutter contre l’étalement urbain et mieux adapter les territoires au changement climatique.
Mais sans une vision partagée entre l’État, les collectivités, les citoyens et les acteurs économiques, l’objectif risque de rester théorique. Atteindre le zéro artificialisation nette suppose un changement profond de culture territoriale et une nouvelle approche de l’urbanisme.
Le chemin est encore long, mais les enjeux sont immenses pour l’avenir des sols, du climat et de la biodiversité.