Pourtant, ces espaces continuent de disparaître sous la pression de l’urbanisation, des infrastructures et de certains projets agricoles ou industriels. En France, plus de la moitié des zones humides ont disparu depuis le début du XXe siècle. Et cette tendance ne semble pas ralentir.
Des politiques publiques encore trop faibles
Malgré une prise de conscience croissante, la protection des zones humides reste incomplète. La réglementation interdit en principe leur destruction, sauf en cas d’« intérêt public majeur ». Cette exception permet de nombreuses dérogations.
De plus, les compensations écologiques prévues en cas de destruction sont souvent inefficaces. Recréer un écosystème équivalent est complexe, coûteux et rarement durable. Résultat : ces milieux continuent de s’éroder.
Une pression foncière toujours élevée
Les zones littorales, les vallées et les bassins urbanisés sont particulièrement concernés. Leur attractivité renforce la pression foncière. De nombreux projets de construction (logements, routes, centres commerciaux) y sont encore autorisés, malgré les risques accrus d’inondation et les atteintes à la biodiversité.
Paradoxalement, certaines communes continuent d’artificialiser leurs sols alors qu’elles sont classées à risque élevé d’inondation. Ce constat montre un manque de cohérence entre urbanisme, prévention des risques et protection de l’environnement.
Changer d’approche pour préserver l’avenir
Face au changement climatique, aux crises de l’eau et à la disparition de la biodiversité, la protection des zones humides devient indispensable. De plus en plus de scientifiques et d’associations appellent à un moratoire sur les nouvelles constructions dans ces zones.
Cela suppose de repenser l’aménagement du territoire. Il faut privilégier la densification plutôt que l’étalement urbain, restaurer les milieux dégradés et renforcer les politiques locales de préservation. Protéger les zones humides, c’est aussi protéger les populations et rendre nos territoires plus résilients face aux crises à venir.