Mais leur disponibilité est de plus en plus incertaine. La demande explose, alors que les capacités de production, les tensions géopolitiques et les impacts environnementaux posent de nouveaux défis. Ces tensions pourraient ralentir, voire compromettre, le rythme de la transition écologique.
Une dépendance géopolitique préoccupante
Une grande partie de l’extraction et du raffinage de ces métaux est concentrée dans quelques pays. La Chine contrôle plus de 80 % du raffinage des terres rares et une large part de la production de graphite. L’Indonésie, le Chili, la République démocratique du Congo et l’Australie sont aussi des acteurs majeurs.
Cette concentration rend l’Europe vulnérable. En cas de tensions diplomatiques, de conflits commerciaux ou d’instabilité politique, l’approvisionnement peut être menacé. La guerre en Ukraine ou les tensions entre la Chine et les États-Unis ont renforcé cette prise de conscience.
Des impacts environnementaux et humains majeurs
L’extraction de ces métaux est très polluante. Elle consomme beaucoup d’eau, émet des gaz à effet de serre, et produit des déchets toxiques. Elle entraîne aussi la déforestation, la destruction d’habitats naturels et des pollutions durables.
Dans certains pays, les mines bafouent les droits des populations locales. Les conditions de travail sont parfois dangereuses, voire illégales. C’est le cas dans certaines mines artisanales de cobalt en RDC. Ces réalités interrogent sur la durabilité réelle des technologies dites « vertes ».
Une stratégie européenne en construction
Pour répondre à ces défis, l’Union européenne a adopté en 2023 une loi sur les matières premières critiques. Elle vise à sécuriser les approvisionnements, diversifier les sources et renforcer le recyclage. L’exploitation de gisements européens, comme en France ou au Portugal, est encouragée, bien qu’elle suscite parfois des oppositions locales.
Le développement d’une filière de recyclage est aussi crucial. Actuellement, seuls 1 à 5 % des métaux présents dans les batteries sont recyclés. L’éco-conception, la relocalisation industrielle et la sobriété dans l’usage des ressources sont autant de leviers complémentaires.
Les métaux critiques sont indispensables à la transition écologique. Mais pour qu’elle soit réellement durable, leur exploitation et leur utilisation doivent être repensées dans une logique d’économie circulaire, d’éthique et de résilience.