« Occupe-toi du reste » : le retour en force du marketing climaticide

« Occupe-toi du reste » : le retour en force du marketing climaticide
Une campagne qui fait polémique La nouvelle campagne publicitaire de la marque de surgelés Findus a relancé le débat sur le greenwashing. Elle interroge la responsabilité des entreprises face à l’urgence climatique. Le slogan affiché, « Réduire mon empreinte carbone ? Findus s’en occupe, occupe-toi du reste », a été largement diffusé, critiqué et détourné sur les réseaux sociaux.

Le message, qui se veut rassurant, laisse entendre que la marque prend en charge les efforts environnementaux à la place du consommateur. Une promesse rapidement qualifiée de « climaticide » par des associations écologistes. Elles dénoncent une forme de déresponsabilisation et une simplification excessive des enjeux climatiques.

Quand la pub détourne le climat

Ce type de communication s’inscrit dans une tendance critiquée : le greenwashing. Les entreprises utilisent l’imaginaire écologique pour vendre des produits sans transformer leur modèle. Dans le cas de Findus, des experts pointent le manque de transparence sur ses actions concrètes pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Sous une apparence engageante, ces messages peuvent tromper le public. Ils détournent l’attention des vraies solutions à mettre en œuvre. La responsabilité individuelle est importante, mais ne doit pas masquer les responsabilités collectives et industrielles dans la crise climatique.

Un encadrement encore trop léger

En France, la loi Climat et Résilience encadre les allégations environnementales dans la publicité. Pourtant, de nombreuses campagnes passent encore entre les mailles du filet. L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) émet des recommandations, mais ses sanctions sont peu dissuasives.

Des associations demandent un renforcement des contrôles, comme cela se fait dans certains pays européens. Elles souhaitent que les entreprises prouvent l’impact réel de leurs engagements écologiques avant toute communication, sous peine d’amendes.

Des consommateurs de plus en plus attentifs

Si les marques continuent à utiliser le greenwashing, c’est aussi parce qu’elles cherchent à répondre à une demande croissante de consommation responsable. Mais cette attente s’accompagne désormais d’une vigilance accrue. Les consommateurs, mieux informés, dénoncent les abus et interpellent les entreprises.

La controverse autour de la campagne Findus montre une évolution des mentalités. Adopter un ton écologique ne suffit plus. Il faut des preuves, de la cohérence et de la transparence. Sans cela, les marques risquent un retour de bâton médiatique et une perte de confiance durable.