Portée par les objectifs de transition énergétique, cette filière est souvent présentée comme vertueuse. Elle permet de valoriser les déchets, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de produire une énergie locale et renouvelable. Elle constitue aussi une source de revenus supplémentaires pour les agriculteurs.
Des impacts environnementaux et sociaux à surveiller
Malgré ses avantages, la méthanisation soulève des critiques. Dans certaines régions, des habitants dénoncent des nuisances olfactives, des risques de pollution des sols et de l’eau, ou encore une industrialisation accrue de l’agriculture. L’agrandissement des exploitations pour alimenter les méthaniseurs peut intensifier les pratiques agricoles, en contradiction avec les objectifs écologiques.
Le développement rapide de la filière pousse aussi certains opérateurs à utiliser des cultures énergétiques dédiées, comme le maïs. Cela se fait parfois au détriment des cultures alimentaires ou de la biodiversité. Ces dérives inquiètent les associations et une partie du monde agricole, qui demandent un encadrement plus strict.
Encadrer pour préserver la durabilité
Pour que la méthanisation reste durable, un encadrement plus rigoureux est nécessaire. Cela implique une sélection plus exigeante des intrants, en privilégiant les déchets aux cultures dédiées, ainsi qu’un meilleur suivi des effets sur les sols, l’eau et la biodiversité.
Certaines régions mettent déjà en place des cahiers des charges plus contraignants. De son côté, l’État souhaite renforcer les contrôles environnementaux. L’enjeu est de trouver un équilibre entre développement des énergies renouvelables, protection de l’environnement et cohésion des territoires.
Une filière à adapter, pas à abandonner
La méthanisation peut jouer un rôle dans la transition énergétique, à condition d’être encadrée de manière responsable. En valorisant les déchets et en réduisant les émissions, elle peut s’inscrire dans un modèle agricole plus résilient.
Il est donc important de poursuivre son développement, tout en corrigeant les dérives. Le dialogue entre les acteurs publics, les agriculteurs, les riverains et les experts sera essentiel pour construire une filière durable, territoriale et bénéfique à long terme.