La météo défavorable de ce début d’année 2025 a accentué la pression sur le réseau énergétique belge. Les faibles apports d’énergies renouvelables, combinés à une demande accrue, ont contraint le pays à activer ces anciens réacteurs fonctionnant au kérosène. « Ces réacteurs ont été utilisés pendant plusieurs quarts d’heure consécutifs », a déclaré Mattias Detremmerie, cofondateur du fournisseur d’énergie Elindus, à la RTBF.
Cette situation a été aggravée par l’arrêt imprévu du réacteur nucléaire de Tihange 1, suite à une anomalie technique. Selon Detremmerie, « une telle mesure témoigne d’une situation critique, avec des prix de déséquilibre atteignant 1 000 euros par mégawattheure, voire davantage ».
Une production sous tension
En Belgique, le nucléaire reste la principale source d’énergie, représentant 42,2 % de la production électrique. Les autres sources, comme le gaz (17,6 %), l’éolien (17,9 %) et le solaire (11,9 %), peinent à couvrir les besoins en cas de conditions météorologiques défavorables.
Malgré une utilisation intensive des centrales à gaz, ces dernières n’ont pas suffi à équilibrer le réseau lors des pics de demande. Les prix sur le marché de l’électricité pour le lendemain (« day-ahead trading ») étaient déjà élevés, mais la combinaison des mauvaises conditions météorologiques et de la défaillance de Tihange 1 a entraîné une envolée des coûts.
Une solution coûteuse et polluante
Le recours aux turboréacteurs, bien que techniquement viable pour répondre rapidement aux besoins, reste une option extrêmement polluante. Fonctionnant au kérosène, ces appareils sont conçus pour fournir une puissance immédiate, mais leur utilisation souligne l’urgence de renforcer les capacités énergétiques durables du pays.
Cette situation met en lumière la fragilité du réseau électrique belge et la nécessité d’investir davantage dans les énergies renouvelables pour éviter de recourir à des mesures aussi drastiques à l’avenir.