L’UE retarde l’interdiction d’importation de produits liés à la déforestation

L’UE retarde l’interdiction d’importation de produits liés à la déforestation
Les négociateurs des institutions européennes sont parvenus le 3 décembre à un compromis sur l'interdiction d'importer des produits liés à la déforestation, qui sera retardée d'un an mais sans les modifications proposées par les législateurs de l'UE.

En octobre, la Commission européenne avait proposé un report de 12 mois de cette nouvelle législation, la portant jusqu’au 30 décembre 2025, à la suite de plaintes émanant de 20 pays de l’UE, de certaines entreprises et de pays tels que le Brésil et l’Indonésie. Les gouvernements de l’UE ont soutenu cette proposition.

A la suite de quoi, les législateurs européens ont voté en novembre non seulement le retardement du règlement européen sur la déforestation, mais aussi son édulcoration en proposant une nouvelle catégorie de pays « sans risque », dont les contrôles seraient considérablement réduits. Il s’agirait principalement de pays membres de l’UE.

Finalement ils se sont mis d’accord sur un report de 12 mois, sans toutefois modifier les règles existantes.

Les grands opérateurs et les commerçants devront respecter les obligations à partir du 30 décembre 2025, et les petites entreprises six mois plus tard, un délai destiné à permettre aux entreprises du monde entier de s’adapter.

La Commission s’est engagée à évaluer si les exigences pourraient être simplifiées pour les pays qui ont des pratiques de gestion durable des forêts.

Le règlement sur la déforestation vise à éliminer la déforestation des chaînes d’approvisionnement du bœuf, du soja, du bois, du cacao, de l’huile de palme, du café et du caoutchouc vendus en Europe, afin que les consommateurs européens ne contribuent pas à la destruction des forêts, de l’Amazonie à l’Asie du Sud-Est.

Ce texte a été salué comme un jalon dans la lutte contre le changement climatique, mais les pays émergents, du Brésil à l’Indonésie, estiment qu’il est protectionniste et qu’il pourrait exclure du marché européen des millions de petits agriculteurs pauvres.