Sophie Pradel, éleveuse de brebis et maire de Saint-Michel-d’Alajou, se dit particulièrement préoccupée par la multiplication des attaques ces dernières années. Cependant, pour Sébastien Giraud, représentant de l’ASPAS 34, une association de défense de la faune sauvage, il est essentiel de trouver un équilibre et de cohabiter avec cette espèce protégée. « Il est nécessaire de s’adapter et de coexister avec les espèces sauvages, y compris le loup, » déclare-t-il. « L’idée que l’homme possède entièrement la Terre est fausse. Nous devons également respecter les éléments naturels, qu’il s’agisse d’animaux ou de phénomènes météorologiques. Résister à tout prix est vain. »
Apprendre à coexister avec le loup
Pour Sébastien Giraud, une adaptation des pratiques d’élevage est cruciale pour éviter des conflits avec les loups. Il propose de fournir davantage de moyens aux éleveurs afin qu’ils puissent se protéger sans avoir à abattre ces animaux. « Les éleveurs français n’ont pas l’habitude de travailler en présence des loups, contrairement à ceux d’Espagne ou d’Italie. Il est donc nécessaire qu’ils apprennent à adapter leurs pratiques, » explique-t-il.
Christian Perrenot, membre du collectif « Sauvage », partage cet avis et insiste sur l’importance de mettre en œuvre des mesures de cohabitation. « Nous comprenons les inquiétudes des éleveurs, mais l’État propose des solutions entièrement financées, comme l’installation de clôtures électriques, l’utilisation de chiens de protection, tels que les patous, et la présence de bergers pour surveiller les troupeaux, » précise-t-il. Pour lui, bien que la présence de loups puisse effrayer, certains éleveurs ont prouvé que la cohabitation était possible.
En 2024, la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) de l’Hérault a recensé quatre loups dans la région, avec sept attaques d’élevages, concentrées principalement dans le Larzac, le Caroux et le Somail.