Une nomination qui fait déjà débat
Brian Niccol, 50 ans, prendra officiellement les rênes de Starbucks le 9 septembre prochain. Mais avant même d’entrer en fonction, il a déclenché une vive polémique en raison de ses conditions de déplacement. Selon une lettre du conseil d’administration publiée par le gendarme boursier américain, Niccol est autorisé à utiliser un jet privé pour ses déplacements entre son domicile à Newport Beach, en Californie, et le siège de Starbucks à Seattle, soit environ 1 600 km trois fois par semaine. Pour justifier cette décision, l’entreprise a précisé : « Pendant la durée de votre emploi au sein de l’entreprise, il ne vous sera pas demandé de déménager au siège de l’entreprise ». Le nouveau PDG bénéficiera également d’un bureau délocalisé à Newport Beach et d’un salaire annuel de base de 1,6 million de dollars, des conditions qui semblent très éloignées de celles des employés ordinaires.
Accusations d’hypocrisie écologique
La nouvelle n’a pas tardé à provoquer l’indignation sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes dénoncent l’hypocrisie de Starbucks. La chaîne de cafés met régulièrement en avant ses efforts pour réduire son empreinte écologique, comme l’élimination des pailles en plastique ou le développement d’emballages durables. Pourtant, permettre à son PDG de se rendre en jet privé au travail va à l’encontre de ces engagements. « Les voyages en jet privé des dirigeants sont une catastrophe pour le climat, » dénonce un internaute, tandis qu’un autre ajoute : « Comment une entreprise qui prétend être verte peut-elle justifier un tel comportement ? » Les critiques sont d’autant plus virulentes que les voyages en jet privé sont bien plus polluants que les vols commerciaux, émettant jusqu’à 10 fois plus de CO2 par passager.
Une contradiction coûteuse pour l’image de Starbucks
Cette affaire pourrait s’avérer coûteuse pour l’image de Starbucks, déjà critiquée par le passé pour ses pratiques en matière de durabilité. En autorisant son PDG à se déplacer en jet privé, l’entreprise semble renvoyer une image d’incohérence entre ses actions et ses discours. « Si Starbucks veut être pris au sérieux en tant qu’acteur du développement durable, elle doit revoir ses pratiques internes, » estime un militant écologiste. De plus, cette décision intervient à un moment où de nombreuses entreprises s’engagent à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le changement climatique.
Le débat sur la responsabilité écologique des grandes entreprises est plus vif que jamais, et ce choix de Starbucks pourrait alimenter encore davantage les critiques. Brian Niccol, même avant d’avoir officiellement pris son poste, est déjà perçu comme un symbole des contradictions d’une entreprise qui, tout en prônant la durabilité, semble privilégier les privilèges personnels de ses dirigeants au détriment de l’exemplarité environnementale.