Autoroute A69 : un abattage d’arbres sous haute tension

Autoroute A69 : un abattage d’arbres sous haute tension
Une soixantaine d’arbres ont été abattus dimanche 1er septembre 2024 sur le tracé de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse, et ce malgré la présence de militants opposés au projet. Les opérations ont débuté sous forte protection policière et se sont heurtées à une résistance déterminée. Retour sur une journée mouvementée et sur l’état d’un conflit qui s’enlise.

Abattage nocturne sous tension

Dimanche, dès minuit, les tronçonneuses ont commencé leur sinistre ballet sur le tracé de la future autoroute A69, reliant Castres à Toulouse. Malgré la présence d’une vingtaine d’opposants sur place, dont certains perchés dans les arbres, les forces de l’ordre ont sécurisé la zone pour permettre l’abattage d’une soixantaine d’arbres. Selon la préfecture du Tarn, « la très grosse majorité de ceux qui devaient disparaître a été coupée ». Une dizaine d’arbres reste encore à abattre, mais l’opération n’a pas été de tout repos. Sous la protection des gendarmes, les arbres ont été coupés dans un climat tendu marqué par des tirs de mortiers et des jets de projectiles à l’aide de catapultes, bien que « aucune atteinte aux biens ni aux personnes n’ait été à déplorer ».

La résistance des opposants ne faiblit pas

Malgré cette première vague de coupes, les opposants n’ont pas désarmé. Depuis vendredi, dix-sept d’entre eux ont été interpellés, principalement suite à l’évacuation de leur campement situé près du chantier à Saïx. Mais la résistance s’organise : plusieurs militants sont restés perchés dans des arbres, parfois dans des cabanes de fortune construites en prévision de ces interventions. « Ils espéraient ainsi empêcher l’abattage », rapporte un témoin sur place. Leurs efforts ont attiré l’attention sur ce projet controversé et la tension monte au fur et à mesure que les travaux avancent, sous l’œil vigilant et critique d’une partie de la population locale, sensibilisée par ces actions.

Un chantier sous haute surveillance

Alors que le déboisement continue, les opposants ne relâchent pas la pression, dénonçant un projet inutile et destructeur pour l’environnement. Le chantier de l’autoroute A69 est sous haute surveillance, à la fois des autorités et des militants. Pour ces derniers, « chaque arbre abattu est une victoire pour les bétonneurs et une défaite pour la biodiversité ». Le gouvernement, pour sa part, défend la nécessité de cette infrastructure, qui devrait, selon lui, désenclaver le sud du Tarn et améliorer les liaisons entre Castres et Toulouse. Pourtant, la contestation ne cesse de croître, et les opposants annoncent déjà de nouvelles actions pour tenter de stopper les travaux. Ce conflit, loin de s’apaiser, semble s’inscrire dans la durée.