Alors que l’exploration lunaire prend de l’ampleur, la question de sa durabilité se pose. Lors de la première conférence sur les activités lunaires durables, l’ONU a mis en lumière les défis liés à la pollution de la Lune. En effet, la volonté de conquérir notre satellite naturel pourrait entraîner des conséquences écologiques notables.
Un passé de négligence
La pollution lunaire n’est pas une préoccupation nouvelle. Selon Laëtitia Cesari, juriste en droit des activités spatiales, « le traité de 1967 oblige les États à ne pas contaminer l’espace ». Cependant, au début de l’exploration spatiale, cette sensibilité était quasi inexistante. Olivier Sanguy de la Cité de l’Espace de Toulouse rappelle que « de nombreux vestiges des missions des années 1970 jonchent encore la surface lunaire ».
Les vestiges laissés sur la Lune incluent des engins tombés en panne et des étages de fusées écrasées. Pourtant, malgré ces éléments, Sanguy relativise en affirmant que « la Lune est loin du débordement de pollution » comparée à la Terre. Cependant, cette situation ne doit pas mener à la complaisance, car l’introduction de matériaux organiques sur la Lune pourrait avoir des conséquences imprévisibles.
Un astre à protéger
Bien que la Lune soit un astre mort, cela ne signifie pas qu’elle est à l’abri des impacts humains. Les agences spatiales prennent des mesures pour minimiser la contamination. Par exemple, en 2019, une mission lunaire a transporté des tardigrades, des micro-organismes qui ont suscité des inquiétudes quant à une possible contamination. Ces événements rappellent l’importance de la prudence dans l’exploration spatiale.
Laëtitia Cesari souligne que « nous ne savons pas quelles pourraient être les conséquences de l’apport de matériaux organiques sur la Lune ». Ainsi, les acteurs de l’exploration spatiale s’efforcent de respecter des protocoles stricts pour éviter toute pollution, une démarche cruciale pour la préservation des recherches scientifiques futures.
Vers un cadre global de protection
L’initiative de l’ONU visant à instaurer un cadre global pour les activités lunaires est d’autant plus essentielle que des projets majeurs, tels que le programme Artémis des États-Unis et le projet lunaire chinois, prévoient d’envoyer des équipages sur la Lune dans les années à venir. Ces projets, ainsi que les ambitions de divers pays et entreprises privées, augmentent le risque de pollution si des mesures strictes ne sont pas mises en place.
Olivier Sanguy explique que « les agences spatiales stérilisent au maximum les objets qu’elles envoient sur la Lune pour éviter toute contamination ». Cependant, il est impératif de développer et d’adopter un cadre international pour garantir que notre satellite naturel ne subisse pas le même sort que la Terre en matière de pollution.
L’exploration spatiale est un domaine d’avenir, mais elle doit être menée avec une conscience écologique pour préserver l’intégrité de la Lune. C’est un enjeu crucial pour les générations futures et pour la crédibilité des programmes spatiaux internationaux.