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Microplastiques : L’homme en plastique ?

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De récentes recherches scientifiques mettent en lumière une présence inquiétante de microplastiques dans le corps humain, notamment dans le sang, les organes et les testicules. À chaque gorgée d’eau en bouteille, nous ingérons des fragments de plastique, soulevant des questions cruciales sur les impacts sur notre santé.

Une contamination omniprésente

Une étude de janvier révèle que chaque litre d’eau en bouteille contient en moyenne 240 000 fragments de plastique, dont 90 % de nanoplastiques. « À chaque bouteille d’eau engloutie, on ingère plus de 200 000 fragments de plastique, » explique Xavier Coumoul, toxicologue à l’Inserm. Les microplastiques, provenant principalement de filtres en plastique et de PET, se retrouvent ainsi en grande quantité dans notre organisme. Une autre étude, publiée en mars 2022 dans Environment International, a détecté des microplastiques dans le sang de 77 % des donneurs testés, confirmant ainsi l’étendue de cette contamination.

Des risques pour la santé

Les microplastiques sont particulièrement préoccupants car le corps humain ne peut pas les métaboliser. « Quand vous absorbez du glyphosate, il passe dans le sang et est éliminé dans les urines, » explique Coumoul. « Les microplastiques, eux, peuvent être 50 à 100 fois plus gros qu’une molécule de glyphosate et sont donc beaucoup plus difficiles à éliminer. » Cette incapacité à se débarrasser des particules plastiques pourrait mener à des réactions inflammatoires chroniques, augmentant potentiellement le risque de pathologies inflammatoires comme le cancer. Une étude de mai a même révélé la présence de microplastiques dans tous les testicules canins et humains testés, soulevant des questions sur les effets à long terme sur la fertilité.

Des solutions limitées

La persistance des microplastiques dans l’environnement et le corps humain pose un défi majeur. Contrairement à d’autres polluants comme les dioxines, qui ont diminué grâce à des réglementations plus strictes, les microplastiques continuent de s’accumuler. « Il y a de grandes chances qu’un microplastique dans un environnement cellulaire crée une réaction inflammatoire, » souligne Coumoul. La relation entre l’exposition aux microplastiques et les maladies cardiovasculaires, bien que corrélée, reste à prouver de manière causale. Les études actuelles sonnent l’alarme sur les risques potentiels pour la santé, mais plus de recherches sont nécessaires pour comprendre pleinement les conséquences.

En attendant, limiter l’exposition aux plastiques, notamment en réduisant la consommation de bouteilles en plastique, peut être une première étape pour protéger notre santé. Les découvertes récentes forcent à repenser nos modes de consommation et à agir pour réduire la pollution plastique.

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