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JO, village olympique : la réussite de la filière bois-forêt

Mobilisée depuis plusieurs années, la filière bois française est parvenue à livrer en temps et en heure les équipements destinés aux athlètes. Une prouesse architecturale, mais aussi environnementale – et sociale, les bâtiments devant, d’ici à l’année prochaine, être reconvertis en logements et bureaux pour les populations locales.

« Les jeux les plus durables de l’histoire » : c’est la promesse que s’est félicité d’avoir tenue Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée du mardi 23 juillet, le président français assurant même être parvenu à « diviser par deux les émissions de CO2 ». Un pari en partie gagné grâce aux efforts de la filière bois-forêt, dont les acteurs se sont démultipliés pour livrer des ouvrages emblématiques. La filière bois-forêt semble avoir d’ores et déjà réussi « ses » Jeux.

« La promesse faite au monde olympique était immense », rappelle le dernier numéro de la revue France Bois Forêt (FBF)  : « Paris 2024 devait être l’olympiade au plus faible impact environnemental de l’histoire des Jeux modernes ». Tête d’affiche de cette ambition, le Village olympique, qui accueille les athlètes depuis le 18 juillet, témoigne de la manière dont le bois a été privilégié pour édifier les bâtiments dédiés aux JOP de Paris. Une forme de double retour aux sources car c’est aussi à Paris, il y a exactement 100 ans, que le premier Village olympique a vu le jour ; et c’est aussi en bois que les quelque 66 cabanons des JO de 1924 étaient bâtis, bien que les standards en matière de confort aient alors peu à voir avec ceux d’aujourd’hui.

Une vitrine pour le bois français

Un siècle après les premiers Jeux parisiens, le contexte a bien changé et l’urgence environnementale s’impose à tous. Dès 2018, les acteurs de la filière bois-construction ont imaginé le projet France Bois 2024, afin d’accompagner la construction des premiers JOP bas carbone et de favoriser le recours au bois – français, de préférence. Qu’il s’agisse du Village olympique, du Centre aquatique olympique de Saint-Denis ou encore de la nouvelle Arena Porte de la Chapelle, « c’est d’abord du bois dont on a contrôlé qu’il était issu de forêts gérées durablement », explique à France Bleu Marie Jorio, coordinatrice du projet France Bois 2024.

Ce bois « provient d’Europe, et si possible de France. L’objectif c’était 30% de bois français, et pour la filière on souhaitait que ce soit 50%. Tout le monde a travaillé pour que cet objectif soit respecté, et c’est le cas dans le Village Olympique, où on est à quasiment 65% de bois français », se félicite encore l’urbaniste. En mobilisant l’ensemble de la filière et par un travail de sensibilisation des entreprises du bâtiment, France Bois 2024 a donc réussi à faire des JOP de Paris 2024 un tremplin et une vitrine exceptionnelle pour la construction bois.

Un village écologique

Et, notamment, pour la dimension « verte » de ce matériau d’avenir, plébiscité pour réussir la transition écologique. Pour Nicolas Ferrand, directeur général exécutif de la Solideo, l’établissement public en charge de la construction et de la rénovation des équipements pérennes de Paris 2024, « la singularité des JOP de Paris est d’être alignés sur l’accord de Paris sur le climat ». Un défi d’ampleur, car il fallait réduire de près de moitié (-45%) l’empreinte carbone de la quarantaine de bâtiments, prévus pour abriter quelque 14 000 athlètes et 20 000 journalistes, par rapport à l’empreinte carbone d’ouvrages comparables élevés grâce à d’autres techniques plus polluantes.

Quelques jours après le coup de sifflet inaugural des Jeux de Paris, le bilan semble plus que satisfaisant. Dans le village des athlètes et des médias, tous les bâtiments de moins de 28 mètres de hauteur sont ainsi réalisés, pour l’essentiel, en bois : 15 000 mètres cubes de bois ont été nécessaires, dont 65 % proviennent de forêts françaises. Les espaces publics des deux nouveaux quartiers et certains éléments des bâtiments les plus hauts font également la part belle au bois. En tout, ce sont 40 000 mètres cubes de bois qui ont été utilisés, contribuant à stocker 32 000 tonnes de CO2, et ce de manière durable.

Un nouveau quartier en héritage pour la Seine-Saint-Denis

Car construire de beaux bâtiments en bois pour les athlètes du monde entier est une chose ; pérenniser ces constructions pour un usage plus large après les Jeux en est une autre. C’est ainsi que le Village des athlètes a été conçu, dès le début, comme un « héritage » légué aux populations et communautés locales : 2 800 logements, 3 200 mètres carrés de commerces de proximité et 6 hectares d’espaces verts publics seront ainsi créés à partir des équipements reconvertis après les JO. Dès 2025, ce sont 6 000 habitants et 6 000 salariés qui feront vivre ce quartier de Seine-Saint-Denis, tout en profitant, pour de nombreuses années, du travail, du savoir-faire et de la passion des acteurs de la filière bois-construction.

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