En 2023, la France a collecté un volume record de panneaux solaires en fin de vie, faisant d’elle un pionnier dans le domaine. Soren, l’éco-organisme chargé de cette collecte, souligne des chiffres impressionnants mais met en garde contre les risques liés au commerce informel à l’étranger.
Une collecte historique
L’année 2023 a marqué un tournant pour le recyclage des panneaux solaires en France. Plus de 5.200 tonnes de panneaux photovoltaïques en fin de vie ont été récupérées, représentant environ 260.000 panneaux, soit une augmentation de 37 % par rapport à 2022. Selon le bilan annuel de Soren, « quelque 4.800 tonnes ont été collectées sur site et 400 tonnes en points d’apport volontaire ». De ce total, 90 % des 3.600 tonnes traitées ont été recyclées, un chiffre que l’éco-organisme qualifie de « très encourageant ». Nicolas Defrenne, directeur général de Soren, a déclaré que « ces matériaux se retrouvent assez peu dans les poubelles, car trop grands et encombrants, et assez rarement en dépôts sauvages ».
Commerce informel et risques sanitaires
Cependant, la montée d’un marché informel de panneaux usagés à destination de l’Afrique et de l’Asie inquiète les autorités. Nicolas Defrenne alerte sur « les risques pour la santé avec des possibilités de problèmes électriques et un rendement fortement diminué ». Ces échanges non contrôlés posent également des défis pour le recyclage et la gestion des déchets. Soren prévoit une augmentation significative du tonnage annuel à collecter, atteignant 40.000 tonnes d’ici 2030. « Un travail d’anticipation avec les industriels est nécessaire pour développer les capacités de traitement », insiste l’éco-organisme.
Innovation et Développement
2023 a également été marquée par des avancées technologiques, notamment avec l’ouverture d’un nouveau site de recyclage près de Grenoble par la start-up RosiSolar. Nicolas Defrenne décrit ce site comme « ce qu’on fait de mieux aujourd’hui » et aspire à « faire de la France le champion d’Europe, techniquement, du recyclage de panneaux photovoltaïques ». Un panneau est composé à 70 % de verre, mais 40 % de sa valeur provient du silicium et 20 % de l’argent qu’il contient, des composants précieux mais représentant une infime partie de son poids. Ces innovations sont cruciales pour optimiser le recyclage et maximiser la récupération de matériaux de haute valeur.
En somme, la France se positionne comme un leader en matière de recyclage des panneaux solaires, mais des défis demeurent. La montée du commerce informel et la nécessité d’anticiper la hausse des collectes futures exigent des efforts concertés et des innovations continues pour assurer un avenir durable.