Le réchauffement climatique intensifie les catastrophes naturelles, mettant en péril les infrastructures routières françaises. Les épisodes de sécheresse et d’inondations fragilisent les routes plus rapidement que prévu, avec des conséquences économiques et sociales considérables.
Des infrastructures fragilisées
Les pluies diluviennes et les crues exceptionnelles, comme celles qui ont frappé le Pas-de-Calais cet hiver, ont coupé et endommagé jusqu’à 10 % des routes du département. « Les impacts socio-économiques peuvent être considérables » souligne Sophie Cahen de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), ajoutant que cela cause « des ruptures de service, d’accès à la santé, de communication… » Ailleurs en France, des précipitations abondantes ont coupé plusieurs axes à Nice, en Dordogne, dans le Cantal et le Calvados.
Les multiples menaces climatiques
Les routes françaises, qui s’étendent sur 1,1 million de kilomètres, sont principalement menacées par les pluies et les crues. Cependant, les écarts de température et la sécheresse représentent également des dangers importants. David Zambon, directeur général adjoint du Cerema, explique que la sécheresse provoque des « retraits gonflements d’argile » fragilisant les infrastructures. L’érosion côtière et la subversion marine menacent 1.765 km de routes d’ici 2100 en raison de la montée du niveau de la mer. « Le bassin méditerranéen est particulièrement concerné » ajoute-t-il, soulignant la nécessité de méthodes innovantes pour évaluer ces vulnérabilités.
Des investissements indispensables
Face à ces menaces, l’adaptation devient impérative. Les élus locaux doivent intégrer ces risques dans leurs budgets, d’autant plus que seuls 20.000 km de routes relèvent du réseau national. Selon un rapport de 2021, il faudrait investir 22 milliards d’euros entre 2035 et 2050 pour adapter les routes et 12 milliards pour les ponts avant 2035. La région PACA, par exemple, a déjà mis en place des méthodes innovantes pour évaluer les vulnérabilités sur son territoire. Une augmentation de 4 °C des températures d’ici la fin du siècle rend ces adaptations encore plus urgentes.