L’Himalaya, parmi les destinations de ski les plus élevées du monde, subit une crise climatique majeure. La rareté de la neige impacte durement le secteur touristique et fragilise l’agriculture locale. Les conséquences de ce phénomène, attribué au réchauffement climatique, se font sentir jusqu’aux plans économiques et écologiques, révélant l’ampleur des défis auxquels la région est confrontée.
Gulmarg, station de ski sans neige
La station de ski de Gulmarg, habituellement animée début février, est frappée par une anomalie météorologique tragique. L’absence de neige a contraint la fermeture des remontées mécaniques, des magasins de location et a transformé une patinoire en une piscine. Les hôtels, désormais vides, font face à des annulations massives, mettant en péril les entreprises locales. Les professionnels du tourisme, tels que Mubashir Khan, organisateur de voyages aventure, font face à des pertes considérables, mettant en lumière l’impact immédiat de la crise climatique.
Réchauffement climatique et tourisme
Les experts attribuent la situation à un événement météorologique extrême lié au réchauffement climatique. La sécheresse exceptionnelle et les températures moyennes six degrés Celsius au-dessus de la normale depuis l’automne ont créé des conditions inhabituelles. Les réservations d’hôtels ont chuté de manière spectaculaire, avec des annulations atteignant 70 %, principalement de la part de touristes étrangers venus pour skier. La crise actuelle souligne la vulnérabilité du secteur touristique face aux impacts du changement climatique.
Agriculture menacée
La crise climatique s’étend au-delà du tourisme pour menacer l’agriculture locale. La sécheresse persistante a conduit à des changements dans les pratiques agricoles, avec des cultivateurs abandonnant le riz au profit d’arbres fruitiers moins gourmands en eau. Cependant, la floraison précoce due à des températures inhabituelles crée de nouveaux défis. Les risques de pénuries d’eau et d’incendies de forêt sont annoncés, mettant en péril les rivières alimentées par la fonte des neiges.
Le « Grand Himalaya »: un écosystème fragilisé
La situation à Gulmarg reflète un problème plus vaste dans le « grand Himalaya », une région s’étendant au nord de l’Inde, au Pakistan, en Afghanistan et en Chine. Cette région, souvent appelée le « troisième pôle », abrite d’énormes réserves d’eau douce et est la source de dix systèmes fluviaux, fournissant de l’irrigation, de l’électricité et de l’eau potable à plus de 1,9 milliard de personnes. Le réchauffement climatique met en péril cet écosystème vital.
Quel avenir ?
Les observations météorologiques indiquent que 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les conséquences s’étendent au-delà des aspects économiques, touchant des aspects écologiques et sociaux cruciaux pour la région de l’Himalaya. Si les glaciers ne parviennent pas à se reconstituer cet hiver, les impacts sur l’eau et l’agriculture pourraient être dévastateurs. La crise actuelle souligne l’urgence d’actions pour atténuer les effets du changement climatique dans cette région essentielle pour un quart de la population mondiale.