Les guerres modernes laissent une empreinte indélébile sur la planète, provoquant des dégâts environnementaux considérables. Des terres ravagées par des munitions aux pollutions chimiques des sols, les conséquences directes et indirectes des conflits armés touchent l’écosystème mondial. À travers des exemples tels que le conflit en Ukraine et les hostilités entre le Hamas et Israël, cet article explore l’impact méconnu des guerres sur l’environnement, avec les éclairages de Fabien Locher, historien de l’environnement et chercheur au CNRS.
Des terres dévastées aux effets invisibles
Les séquelles des guerres, qu’elles soient en Ukraine ou au Moyen-Orient, vont au-delà des pertes humaines et des destructions visibles. Des munitions explosées aux pollutions chimiques, la planète porte les cicatrices de ces conflits. Cependant, mesurer ces effets demeure un défi, l’empreinte carbone des armées restant largement inconnue. Greenpeace a récemment tenté de documenter les dégâts de la guerre en Ukraine, soulignant la complexité de cette évaluation.
L’entretien avec un Spécialiste
Fabien Locher, spécialiste de l’histoire de l’environnement et chercheur au CNRS au Centre de recherches historiques de l’EHESS, distingue deux types d’impacts lors d’une interview auprès de nos confrères de 20 Minutes : « ceux des conflits déclarés et ceux de la préparation à la guerre ». La mobilisation des ressources pour le conflit peut avoir des effets indirects majeurs, comme l’illustrent des exemples historiques tels que la déforestation pendant la guerre du Pacifique.
Patrimoine naturel et architectural en péril
Les guerres civiles, au-delà des pertes humaines, entraînent souvent des dommages irréversibles au patrimoine naturel et architectural. Des génocides khmers aux bouddhas de Bamian en Afghanistan, le patrimoine artistique devient parfois une cible. L’impact du changement climatique sur les ressources naturelles peut également contribuer à des événements sociaux et politiques, soulignant l’interconnexion complexe entre les guerres, l’environnement et l’histoire sociale. « On se rappelle les conséquences du génocide khmer sur les temples d’Angkor, de la guerre d’Afghanistan sur les bouddhas de Bamian, de la guerre syrienne sur Palmyre, etc. Cet environnement artistique peut même devenir une cible », souligne Laurent Testot, auteur de Cataclysmes, Une histoire environnementale de l’humanité.