L’annonce d’un appel d’offres de TotalEnergies pour la production annuelle de 500 000 tonnes d’hydrogène « vert » se fait dans le cadre des plans de la major pétrolière française visant à décarboniser ses raffineries européennes.
Son plan de réduction des émissions consiste à utiliser l’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables, pour remplacer complètement l’hydrogène « gris » dans ses activités industrielles.
Pour TotalEnergies la transition vers l’hydrogène vert réduirait les émissions d’environ cinq millions de tonnes de CO2 par an dans ses raffineries en Europe. Cela concernerait également ses trois raffineries de pétrole et ses deux bioraffineries en France.
Le groupe a également annoncé un accord avec Air Liquide pour fournir à la plateforme de raffinage de Gonfreville jusqu’à 15 000 tonnes d’hydrogène vert et d’hydrogène à faible teneur en carbone. Cette action devrait lui permettre de réduire les émissions de carbone de 150 000 tonnes par an.
« Nous avons besoin d’électrolyseurs en quantités massives. C’est aussi l’objet de cet appel d’offres : donner un coup de pouce à ce secteur« , a déclaré Jean-Marc Durand, directeur du raffinage pétrochimique en Europe chez TotalEnergies, lors d’une présentation aux journalistes.
« On parle beaucoup d’hydrogène vert, mais à un moment donné, il faut que les acteurs comme nous s’engagent à faire décoller ces filières via des appels d’offres massifs. Il faut un effet d’échelle. C’est tout l’enjeu de ce travail« , a-t-il ajouté.
Le groupe mise également sur les différentes réglementations et incitations européennes pour obtenir des prix « compétitifs ». En effet, l’hydrogène vert coûte normalement deux à trois fois plus cher que l’hydrogène gris, a indiqué Sébastien Bruna, directeur hydrogène de la branche raffinage de TotalEnergies.
Les législateurs de l’Union européenne ont donné leur accord final cette semaine à des objectifs juridiquement contraignants visant à développer plus rapidement les énergies renouvelables d’ici 2030.
Une concession a été faite à la France pour que l’énergie nucléaire soit prise en compte dans la production d’hydrogène.