Une étude commandée par le ministère de la Transition écologique pointe la nécessité de mieux organiser le télétravail pour espérer des économies d’énergie dans les bureaux.
En concentrant le télétravail sur certains jours, notamment le vendredi, les entreprises pourraient réaliser des économies significatives. Cette mesure fait partie des leviers identifiés dans le plan sobriété 2, qui vise à pérenniser les efforts et à aller plus loin dans les économies d’énergie. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a réuni les représentants d’une cinquantaine de grandes entreprises françaises pour discuter de cette question.
Le télétravail, pas sans effets rebonds
Depuis la pandémie de Covid-19, le télétravail est largement pratiqué dans de nombreuses entreprises. Cependant, il ne se traduit pas toujours par des économies d’énergie. Selon une étude réalisée par l’Ademe et l’Institut français pour la performance du bâtiment (Ifpeb), les économies d’énergie dans les entreprises ne sont pas toujours au rendez-vous malgré la pratique du télétravail. Les résultats provisoires de l’étude montrent que les économies réalisées sont principalement dues à des actions de sobriété énergétique, telles que la limitation du chauffage à 19°C, et beaucoup moins au télétravail lui-même.
Tous en télétravail le vendredi ?
Cependant, l’étude a également révélé que concentrer le télétravail sur certains jours de la semaine, en fermant par exemple les bureaux le vendredi, pourrait entraîner des économies d’énergie significatives. Selon Christophe Rodriguez, directeur général de l’Ifpeb, cette stratégie permettrait d’obtenir des économies d’énergie de l’ordre de 25 % à 40 %. Agnès Pannier-Runacher encourage donc les grandes entreprises à adopter cette approche, en fermant des sites ou en réduisant la surface de bureaux occupés les jours de télétravail massifiés. Cette mesure pourrait également prolonger la durée de mise en sommeil des bâtiments, ce qui entraînerait des économies d’énergie encore plus importantes.
Pour mettre en place ces jours de télétravail massifiés, des accords d’entreprises ou des accords de branche pourraient être envisagés, selon la ministre. Il est essentiel d’ouvrir le dialogue social sur cette question et de partir de l’organisation du travail dans les entreprises. En plus du télétravail, le plan sobriété 2 appelle également à d’autres changements culturels dans les grandes entreprises. Agnès Pannier-Runacher souligne notamment l’importance de réduire la consommation de carburant en limitant la vitesse à 110 km/h sur l’autoroute lors des déplacements professionnels. De plus, la ministre rappelle que la réglementation exige que la climatisation ne soit allumée que lorsque les températures dépassent les 26°C.
Doucement aussi sur l’autoroute… et sur la clim
Alors que nous nous dirigeons vers les beaux jours, il est crucial de continuer à poursuivre les efforts en matière de sobriété énergétique. Le télétravail organisé de manière efficace, combiné à d’autres mesures d’économie d’énergie, peut contribuer à réduire la consommation globale d’énergie des entreprises et à progresser vers l’objectif de baisser de 40 % nos consommations d’énergie d’ici à 2050.