Le charbon reste encore la première source d’électricité dans le monde, alors qu’il s’agit de la technique de production qui émet, de très loin, le plus de gaz à effet de serre. A chaque COP, les voix s’élèvent pour appeler à sa réduction, sa limitation, voire l’interdiction de l’ouverture de nouvelles mines.
Le charbon a connu une poussée l’année dernière, mais son avenir n’est pas assuré
Pourtant, il continue d’être massivement utilisé. L’année 2022 a même été celle d’un rebond historique. La consommation de charbon a bondi, suite au manque de disponibilité de gaz fossile sur les marchés internationaux, consécutif aux ruptures d’approvisionnement de gaz russe vers l’Union européenne.
Les pays européens ont tellement fait monter les enchères qu’ils ont capté l’essentiel du gaz disponible à l’été 2022, poussant des géants comme l’Inde, le Bangladesh ou l’Indonésie à augmenter drastiquement leur consommation.
Pourtant, des signes d’une prise de conscience commencent à émerger, en particulier de Chine, qui semble déterminée à limiter fortement la production d’électricité par des centrales à charbon – notamment en important massivement du gaz russe via les gazoducs Force de Sibérie et (bientôt) Force de Sibérie 2.
La baisse « de long terme » de la demande chinoise pourrait changer la donne pour le charbon thermique
Indice de ce possible changement, le ministre de l’Industrie de l’Australie a publié, ce 3 juillet 2023, un rapport qui prévoit une forte baisse des revenus liés aux exportations de charbon thermique (utilisé pour produire de l’électricité). Encore de 43 milliards de dollars (39,5 milliards d’euros) sur l’année 2022-2023, ils pourraient tomber à 20 milliards de dollars (18,4 milliards d’euros) en 2024-25.
Le ministère estime même que que « les réserves mondiales et la demande de charbon thermique ont atteint leur sommet » en 2022-2023, en grande partie à cause d’une « baisse à long terme » anticipée de la demande de la Chine à partir de 2024.
Certes, le ministère indique aussi qu’il semble « probable » que le rythme de déclin des exportations soit « irrégulier », et concerne d’abord les charbons les plus polluants et de moindre qualité.
Reste que, venant du deuxième exportateur mondial de charbon, cette annonce peut être vue comme une lueur d’espoir dans la possible fin des combustibles fossiles.