SOS pollinisateurs. Le nombre de ces insectes, en particulier les abeilles, s’effondre depuis des années. Aujourd’hui, une espèce sur dix d’abeille et de papillon est menacée d’extinction selon l’UICN. Pourtant le rôle des pollinisateurs est fondamental dans la reproduction des plantes sauvages que pour la production agricole.
La réglementation a posé un cadre strict d’heures de pulvérisation des pesticides, pour protéger les pollinisateurs
Même d’un strict point de vue de la sécurité alimentaire, leur rôle est crucial. 35 % de notre alimentation (fruits, courgettes, colza, tournesol…) dépend de la pollinisation par les insectes. Un service gratuit évalué à entre 2,3 et 5,3 milliards d’euros par an, en France.
Pourtant, en toute discrétion, le gouvernement a, sciemment, décidé de fragiliser encore les populations d’insectes. La réglementation sur la pulvérisation de pesticide a pourtant prévu de protéger les pollinisateurs. Comme ils s’en vont progressivement avant la tombée de la nuit, pour disparaître à la nuit, l’usage de pesticides est autorisé, en période de floraison, dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui le suivent.
Or, le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a demandé aux agent·es de l’Office français de la biodiversité de ne plus contrôler les horaires de pulvérisation de pesticides dans l’arboriculture (elle reste imposée pour le colza ou le tournesol), préférant faire « de la pédagogie » sur les horaires à la place.
« Une décision court-termiste qui privilégie les profits au détriment du vivant »
L’information, révélée par Le Monde, a poussé France Nature Environnement et Générations Futures à déposer, ce 16 mai 2023, un recours devant la justice administrative pour contester cette note, et imposer à l’Office national de la biodiversité de faire respecter la loi.
Les deux ONG dénoncent « une décision court-termiste qui privilégie les profits au détriment du vivant et retarde encore la transition écologique indispensable pour répondre à la crise climatique et à l’effondrement de la biodiversité » dans le communiqué annonçant cette action en justice.
France Nature Environnement et Générations Futures en ont profiter pour demander « à ce que des moyens dignes soient alloués à la police de l’environnement et à l’institution judiciaire afin qu’elles puissent fonctionner convenablement et traiter les atteintes à l’environnement de manière égale sur l’ensemble du territoire ».